(A Latché, chez le président Mitterrand.) La grue devait arriver vers 11 heures, et on devait faire des essais techniques. Treize heures sonnent, le moment du début de l'émission et de l'interwiew, et toujours pas de grue. Je peux vous dire que j'étais fesses serrées, pas très à l'aise, les mains entre les cuisses, me disan : "Je pense que ma vie professionnelle va s'arrêter là !"
Et puis, vers 13 h 20, alors qu'on passait des sujets venus de Paris, Mitterrad m'a dit :
"J'ai l'impression que tout est lent aujourd'hui ! Nous allons remettre à demain !"
Ses désirs étaient des ordres. Puis il nous a invités à déjeuner ! on est allés avec des collaborateurs - il y avait Hervé Chaballier, Paul Amar, Albert Du Roy - et on s'est retrouvés. on a gâché le déjuener de 1er janvier familial du président ! Il y avait là Roger Hanin, Jack Lang, des parents et des amis.
A ce moment-là, parce qu'on leur foutait par terre le déjeuner de famille, j'ai essayé de faire une blague et je me suis cru très intelligent en annonçant : "Tiens, je vais vous raconter une histoire !" J'ai déclaré : "Monsieur le président, je suis très embêté... je me sens très maladroit..."
Et j'ai ajouté : "Je me sens très gauche !"
Je suis devenu tout rouge, et Roger Hanin m'a dit : "Eh ben ! C'est pas ton jour, mon gars !"
La honte de Pierre Lescure