C'est un endroit tout simple comme on les aime. Car ici, tout est frais, même la peinture des chaises dont nous gardons un souvenir vestimentaire des plus charmants.
Quant à la vaisselle, d'un classicisme absolu, elle nous rappelle avec délicatesse cette France profonde que nous affectionnons : verres décorés machine et chez Amora, assiette cadeau de chez Total, et surtout de merveilleuses serviettes brodées du Crédit Agricole en rayonne de Bayeux. Bref, ces petits riens qui font la différence.
Au menu ou à la carte, tout est bon. Que ce soit la terrine suintante de lard gras qui glisse toute seule, ou le carpaccio de dinde Essilor, d'une telle finesse qu'on voit son conjoint à travers, ou encore la bavette de girafe désossée, une spécialité maison qui se pousse du cou mais sans excès, ou enfin l'irrésistible vol-au-vent à peine décongelé, ce qui lui donne une fraîcheur inimitable. Tout est sublime, et le reste est à l'unisson. C'est dire.
Pour les nostalgiques, la fameuse "purée de nous autres", comme on la faisait à Constantine, peut être arrosée d'un magnifique beaujolais d'Algérie de Georges Duveau, comme lui seul sait les mélanger. Une carte d'une totale fraîcheur que le chef Jean-Michel Ragougnasse renouvelle chaque jour, même quand c'est fermé.
Jacques Mailhot