Au Moyen Âge, les évêques, les nobles, les rois et autres notables entretenaient des cochons sur leurs domaines, tant pour les besoins de leur maison que pour l'augmentation de leurs revenus.
Les habitants des villes qui ne pouvaient avoir un troupeau entier élevaient chez eux un ou deux cochons qui, lâchés dans les rues, se nourrissaient aux dépens de la collectivité. Cette façon de procéder n'était pas sans risque, comme en témoigne l'accident qui coûta la vie en 1131 au prince Philippe, fils aîné de Louis VI le Gros, lors d'une promenade dans Paris : désarçonné par son cheval effrayé par un porc en quête de nourriture, il se fracassa le crâne sur le pavé... Cet évènement donna lieu à un règlement de police bientôt oublié et saint Louis, en 1261, les prévôts de Paris en 1348, 1350, 1502, ainsi que François 1er en 1539, défendirent en vain de nourrir des porcs dans la ville. Les religieux de l'ordre se saint Antoine obtinrent même le privilège de laisser vaquer leurs porcs dans les rues de la capitale, à condition que ceux-ci portent une sonnette au cou. A cette époque, les porcs responsables de faits divers plus ou moins sanglants firent l'objet de procès et de lourdes peines leur furent appliquées, comme à des êtres humains : tel verrat fut condamné à être brûlé vif pour avoir tué son porcher, telle truie assommée et dépecée pour avoir blessé un enfant, tel porc pendu pour avoir tué un bébé...