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 La bande à Bonnot, les bandits tragiques

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Joa
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Joa


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MessageSujet: La bande à Bonnot, les bandits tragiques   La bande à Bonnot, les bandits tragiques EmptyVen 24 Avr - 16:48

En un peu moins d'un an, de décembre 1911 à mai 1912, l'épopée de la bande à Bonnot aura tenu la France en haleine, à travers un délire sanglant mêlant anarchisme et banditisme. La terreur a régné à travers les aventures rocambolesques et redoutables de ceux que l'on a rapidement surnommé les "Bandits tragiques". Une fulgurante percée et une chute inéxorable et inévitable tout aussi rapide. La légende de la bande à Bonnot a ainsi marqué la France du tout début du XXe siècle, tant par sa violence que par sa revendication anarchique, rejetant la société. Durant toute une année, la bande à Bonnot a agi avec une efficacité redoutable, mettant en échec la police française.

La légende dorée
Tout commence vraiment le 21 décembre 1911 au matin. Quatre hommes (Bonnot, Garnier, Callemin et Dieudonné) décident de commettre un hold-up contre la Société générale, rue Ordener, à Paris. Le butin est plutôt modeste : quelques titres et cinq mille francs en espèces. mais le caissier de la banque est grièvement blessé, et la presse se déchaîne. Bien que traqués par toute la police métropolitaine, ils demeurent insaisissables, mais également célèbres : l'invention du hold-up motorisé a fait sensation.
Un peu plus tard, en février 1912, un policier est abattu, puis c'est au tour d'un boulanger qui tentait de s'opposer au cambriolage de son pavillon de passer de vie à trépas. Un des complices de la bande, Dieudonné, est arrêté, et il est reconnu par le caissier de la Société générale. En peu de temps, la traque est engagée, et chacun sait que l'issue sera fatale.
La singularité de la bande à Bonnot réside dans ce mélange si particulier de banditisme et de revendication politique : l'anarchisme. Ces homems sont avant tout des "illégalistes". A l'époque, la France était un centre important du mouvement ouvrier international. A sa manière, la bande à Bonnot prône la révolution sociale indiividualiste. Pour preuve, le manifeste de Garnier, un des membres de la bande abattu à Nogent-sur-Marne, que l'on a retrouvé dans ses poches :
"Réfléchissons. Nos femmes et nos enfants s'entassent dans des galetas, tandis que des milliers de villa restent vides. Nous bâtissons les palais et nous vivons dans des chaumières. Ouvrier, développe ta vie, ton intelligence et ta force. Tu es un mouton : les sergot sont des chiens et les bougeois sont des bergers. Notre sang paie le luxe des riches. Notre ennemi, c'est notre maître. Vive l'anarchie." Démunis, rejetés, misérables dans une société impitoyable, leur seule issue réside alors, selon eux, dans une action d'une rare violence à l'égard de la société qu'ils dénoncent.
Qui sont-ils ? Une série de destins tragiques, Jules Bonnot, le chef de la bande, a, dès son plus jeune âge, connu le drame : il a perdu sa mère à cinq ans, un de ses frères s'est suicidé, son père ouvrier est misérable, et l'analphabétisme et la misère font le reste. Dès dix-sept ans, il est condamné. A peine son enfant né, il mourra quelques jours plus tard. Excellent mécanicien - d'où sa passion et son habileté à manier les voitures -, il sera même, pendant les quelques mois passés à Londres, le chauffeur de Conan Doyle, l'inventeur de Sherlock Holmes.
Raymond Callemin, dit "Raymond-la-science", à cause de sa passion pour la connaissance, connaît également très vite une vie misérable. Condamné dès dix-sept ans à la prison pour vol à l'étalage, il a beaucoup de mal à trouver une place, en véritable paria de la société qu'il revendique et qu'il représente. Il refuse ainsi d'accomplir son service militaire, en anarchiste déjà résolu. Sobre et méticuleux, c'est presque un ascète. Les autres comparses ont pour nom Edouard Carouy, Eugène Dieudonné, Octave Garnier, Rirette Maitrejean, Paul Marius Petge, Antoine Monier, Victor Serge (Kibalchine), André Soudy et René Valet.

La bande mise à mort
La traque finit par aboutir et la fin tragique semble proche. Dans les journaux, les photographies des membres de la bande à Bonnot s'étalent sur la première page des quotidiens, et leurs têtes sont mises à prix.
Le coup de force éclate. Après avoir volé une voiture et grièvement blessé ses passagers, la bande attaque la Société générale de Chantilly. Le bilan est lourd : deux morts et un butin de cinquante mille francs. La banque offre une prime de deux cent mille francs et deux cents inspecteurs de police sont lancés aux trousses des bandits. Quelques complices sont arrêtés : Soudy, Callemin puis Monier.
Bonnot, caché dans un immeuble, est repéré par le sous-chef de la Sécurité, mais ce dernier se fera éliminer par le bandit. Bonnot réussit à s'échapper une nouvelle fois, blessé au bras. Pendant quelques jours, il demeure introuvable, mais le témoignage d'un pharmacien de Choisy-le-Roi remet la police sur ses traces. Réfugié dans le pavillon d'un compliste anarchiste (Dubois), Bonnot est assiégé.
La traque s'organise. Plus de cinq cents hommes armés sont cachés aux alentours, deux compagnies de la Garde nationale sont dépêchées sur place et un régiment d'artillerie a été requis. Le spectacle tant attendu peut commencer ; plus de trente mille personnes y assistèrent. Le siège dure très longtemps, et c'est à la dynamite que l'on devra l'achever. Bonnot, agonisant, mourra pendant son transport à l'hôtel-Dieu.
Les deux membres de la bande à Bonnot encore en cavale, Garnier et Valet, vont connaître le même sort quelques jours plus tard.
Les complices de la bande incarcérés ont eu des destins similaires : peine de mort pour Callemin, Soudy, Monier et Dieudonné ; travaux forcés à perpétuité pour les deux autres ; puis des peines allant de dix à cinq ans de réclusion.
Les condamnés à mort sont exécutés le 21 avril 1912, et Dieudonné est gracié in extremis, sa peine étant commuée en travaux forcés à perpétuité.
On reste ainsi perplexe face à la destinée tragique de cette bande de bandits révoltés, incarnant leur salut dans une violence inouïe, à la lecture du testament d'un des leurs (Monier) : "Je lègue à la Société mon ardent désir qu'un jour, peu lointain, règne dans les institutions sociales un maximum de bien-être et d'indépendance, afin que l'individu, dans ses loisirs, puisse mieux se consacrer à ce qui fait la beauté de la vie, à l'instruction et à tout ce qui est science."
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