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 L'anthropométrie judiciaire

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Joa
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Joa


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MessageSujet: L'anthropométrie judiciaire   L'anthropométrie judiciaire EmptyLun 8 Juin - 17:08

L'anthropométrie judiciaire est ne technique fondée sur des mesures osseuses permettant d'identifier des criminels récidivistes sous des identités différentes.
En 1832, la marque au fer rouge des criminels est abolie définitivement. Un grand pas pour l'humanité, mais un recul pour la police et la justice ! En effet, comment désormais identifier un criminel déjà appréhendé et déjà condamné ? Comment repérer et mettre hors d'état de nuire le "criminel-né", selon le concept de Lombroso ?
Dans le dernier tiers du XIXe siècle, on prend conscience de l'ampleur de la récidive, elle concerne la moitié de la population pénale, et sa traque devient une obsession. Cesare Lombroso (1835-1909) est un des plus éminents membres de l'école positive italienne, un des fondateurs de la criminologie puisqu'il va mener pour la première fois une véritable étude scientifique sur le crime dans son ouvrage principal, L'Homme criminel, publié en 1976 en Italie et paru à Paris en 1887. Médecin légiste et professeur à Turin, il a étudié l'anatomie de centaines de crânes et de milliers de criminels et en a déduit une classification distinguant les "criminels-nés", considérés comme irrécupérables (une sorte d'erreur de la nature qui doit disparaître) et les criminels par passion, criminels occasionnels qui ne présentent pas de ce fait une grande dangerosité. Sur les premiers, Lombroso avait relevé plusieurs stigmates comme la taille du front, du nez, la mâchoire inférieure, la puberté précoce...

Mais l'histoire a surtout gardé comme père de l'anthropologie judiciaire le français Alphonse Bertillon (1853-1914), fondateur du fameux "système Bertillon", dont le triomphe officiel est consacré par la création en 1893, à la demande du préfet Lépine, d'un Service de l'identité judiciaire à la préfecture de police. Le succès est extraordinaire, le "système Bertillon" est copié dans le monde entier, de Berlin à Scotland Yard jusqu'aux risons américaines.
Quelle revanche pour un simple commis-auxiliaire aux écritures, entré grâce aux relations paternelles après des études médiocres !
Mais Alphonse est le petit-fils d'Achille Guillard, inventeur de la "démographie", le fils de Louis-Adolphe Bertillon, médecin et fondateur de l'école d'anthropologie et le frère de Jacques, directeur de la statistique de la Ville de Paris. Bon sang ne saurait mentir. Depuis son enfance, il a baigné dans la médecine, les statistiques et l'anthropologie. Cet esprit rigoureux va mettre les passions familiales au service d'une nouvelle science : la "science criminelle", révolution qui, pour ses contemporains, va l'élever au même rang que Louis Pasteur. Pasteurt garantissait un avenir sans maladie, Bertillon un avenir sans criminels.
Sa méthode d'identification visait à améliorer les fiches de signalement qu'il était chargé de classer et dont il percevait aisément les failles. Il a l'idée d'utiliser l'"identité anthropométrique" : chaque squelette se différencie des autres, il faut donc prendre quelques mesure osseuses pour identifier un individu. Il en choisit onze (taille, peids, mains, nez, oreilles, etc.) qu'il classe en trois groupes. La concordance de neuf mesures permettait une identification d'après lui quasi absolue. Pris pour un fou par un premier supérieur, il est enfin écouté en 1882 et autorisé à procéder. Le succès de sa méthode, deux mois après les premières mesures, voit le début du triomphe du "bertillonnage". Un matériel spécialisé est dès lors utilisé dans tous les établissements pénitentiaires : table, toise et compas de proportion. L'appareil photographique vient compléter le système en 1888, mais surtout la tablette et l'encreur pour la prise des empreintes digitales (ou dactyloscopie). Cette dernière découverte est testée et validée par Francis Galton (cousin de Charles Darwin), améliorée par Henry, chef de la police londonienne puis expérimentée avec succès en Argentine en 1892. La police criminelle détient alors enfin la "reine des preuves"", la marque d'identification absolue. Alors que Bertillon était réticent à l'égard de ce système concurent du sien, c'est lui qui, paradoxalement, en consacre le triomphe grâce à l'identification à grand retentissement médiatique du criminel Scheffer en 1902. C'est la première fois qu'un assassin est convaincu de meurtre et condamné à l'aide de ses empreintes.
Pour un public profane, avide de récits d'affaires criminelles dans les journaux à sensation, l'illusion règne alors que l'anthropométrie, devenue "science criminelle" ou criminalistique, permettra, sinon de faire disparaître le crime, pour le moins de résoudre n'importe quelle enigme...
Mais n'est-ce pas le même Bertillon qui s'acharnait à prouver que le bordereau, confié à son expertise mondialement réputée, était bien de la main d'un certain Alfred Dreyfus ?...
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