"Le lieu est si affreux qu'à peine y peut-on aller y habiter... Lieu exposé à toutes les tourmentes de vents et injures d'icelle, où il n'y a rien pour le service et l'utilité de l'homme et où il faut porter toute chose jusqu'à l'eau douce mais avec telle peine qu'il faut avoir un bon nombre de bateaux... et qu'ils ne peuvent aller audit lieu bien souvent de huit à dix jours voire quinze à cause des tourmentes et vents contraires... Cependant les ouvriers qui sont à Cordouan, s'ils n'ont étoffes, matières et vivres sont contraints chômer et endurer la faim..."
Louis de Foix (1535-1603), architecte et ingénieur du premier phare de Cordouan, à la gloire d'Henri IV.
Cordouan commande l'embouchure de la Gironde, le plus grand estuaire européen.
Depuis le Moyen-Âge tous les portulans, toutes les cartes, tous les marins insistent sur les dangers de l'entrée de la "rivière de Bordeaux", "une des plus belle de l'Europe et en même temps une des plus dangereuses" selon l'officier de marine Pouyade en 1743. Ce passage redoutable d'une vingtaine de kilomètres entre la pointe de La Coubre et la côte du Médoc est le lieu de rencontre tumultueux entre les eaux de la Gironde et la grande houle de l'Océan que doivent affronter les milliers de navires fréquentant le grand port aquitain.