Au début du XXe siècle, communauté scientifique et grand public se passionnent pour la préhistoire, notamment pour la recherche du chaînon manquant, cette créature hybride mi-homme mi-singe qui authentifierait la théorie évolutionnaire de Darwin. Le 18 décembre 1912, la nouvelle tant attendue éclate enfin : un crâne humain doté d'une mâchoire prognathe vient d'être exhumé à Piltdown, dans le Sussex, en Angleterre. Tandis que le trophée est exposé à la Société géologique de Londres attirant savants et curieux du monde entier, Charles Dawson, avoué de notaire, et sir Arthur Woodward, conservateur au British Museum, les découvreurs des ossements, créent une entreprise qui commercialise, pour la somme de 10 livres et 7 shillings, des moulages en plâtre du crâne fossilisé.
Il faudra quarante-deux ans pour que la supercherie soit révélée. En 1953, un exament aux rayons X prouve sans ambiguïté que le crâne de l'homme de Piltdown appartent à un jeune orang-outan, auquel les faussaires ont adjoint une mandibule de gorille dont les molaires ont été limées et colorées au permanganate de potassium, afin d'imiter les effets de la fossilisation. Dawson et Woodward n'étant jamais passés aux aveux, on a soupçonné un certain sir Arthur Conan Doyle, le futur créateur de Sherlock Holmes, d'être à l'origine de la farce. Puisqu'il vivait lui aussi dans un village proche du lieu de la découverte. Elémentaire, mon cher Watson !