Dans la vie quotidienne du poilu, le pinard (vin), la gnôle (eau-de-vie) et la bouffarde (pipe) constituaient une sorte de trio indispensable et quasiment sacré.
Au début de la guerre le soldat recevait un quart de litre de pinard par jour, mais le vin apparut vite comme un stimulant indispensable à la vie dans les tranchées et à partir de 1916 la ration fut portée à un litre. Cette distribution n'empêchait d'ailleurs pas les militaires d'en acheter en quantité et du meilleur dans les bistrots ou chez les particuliers. Bien des soldats commençaient le courrier destiné à leur famille en mentionnant le prix du vin. De son cours dépendait parfois le moral des troupes.
La gnôle constituait le réconfort indispensable aux épreuves subies et c'était aussi la récompense des actions courageuses. Personne ne doutait de ses vertus revigorantes mais il fallut parfois mettre le holà à une consommation en expansion dangereuse.
Pendant leur temps libre dans les tranchées ou au repos dans les villages du front, les soldats se contentaient de peu : le sommeil, une bonne pipe (la bouffarde avec le perlot, gros cube de tabac généreusement distribué). On jouait aux cartes et au billard et l'on reprenait en choeur la célèbre Madelon, petite soeur de La Marseillaise, créée en 1914 par le chanteur populaire bach.