En 1768, nous apprend le marquis Louis-Antoine Caraccioli, le Parisien vaniteux hésite à se munir d'un parasol en été ou d'un parapluie en hiver, préférant "courur le risque de se mouiller que d'être regardé comme des gens qui vont à pied ; car le parapluie est la marque sûre qu'on a pas d'équipage".
De là sans doute naquit l"idée, l'été suivant, de créer pendant la belle saison un service de parasols publics, contrôlé par le lieutenant général de police M. de Sartine, destiné surtout à la traversée des ponts, car l'étroitesse des rues facilitait la recherche de l'ombre.
Des bureaux furent installés à chaque extrémité du Pont-Neuf : chacun de ceux qui voulaient protéger leur teint des ardeurs du soleil pouvait se servir d'une ombrelle qu'il rendait au bureau situé de l'autre côté, moyennant 2 liards.
La compagnie organisa même un service de nuit pour la location de parapluies dès le 16 septembre.
Plus tard, l'autorisation fut donnée pour les ponts de La Tournelle, du Carrousel, du Pont-Royal, de la place Louis XV et autres endroits où l'on croyait que cette commodité pouvait être utile.
Ces parapluies étaient de taffetas vert, solides, bien conditionnés et numérotés.
Ils étaient distribués aux gagne-deniers depuis le bureau de la direction.
On vérifiait par sécurité l'identité de ceux qui étaient chargés d'accompagner la nuit les clients, mais aussi pour les rémunérer avec certitude.
Ce métier a tout à fait disparu au début du XXe siècle.
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