Seize ans de guerre civile achevée en 1992 au Mozambique ont infesté les champs de cinq cent mille mines antipersonnel mettant en péril la population et, en particulier, les paysans.
L'ONG belge Apopo a eu l'idée d'établir à l'Université agricole de Sokoine, en Tanzanie, un centre de recherche et d'entraînement de rats géants de Gambie pour détecter les mines.
Ces alliés insolites sont formés pendant une année à repérer leurs odeurs et à les signaler aux démineurs.
Ils sont suspendus par des harnais à un rail coulissant monté sur une structure en métal, que deux dresseurs font passer au-dessus de la zone suspecte.
Leur flair infaillible leur permet de détecter l'oeur spécifique des explosifs et des matériaux qui les composent.
Quand ils ont trouvé une mine, ils s'assoient et grattent le sol jusqu'à ce qu'ils reçoivent de la nourriture.
L'engin n'a plus qu'à être détruit par le démineur.
Puis, les rats, dont le seul but est d'obtenir une autre récompense, se mettent rapidement à en chercher d'autres.
Bon marché, peu sensibles aux maladies, faciles à transporter, intelligents, et surtout trop légers (environ 1.5 kilogramme) pour déclencher les détonateurs, ils donnent de bien meilleurs résultats que les chiens.
Ainsi, vingt-cinq rats de Gambie, qui avaient localisé une vingtaine de mines sur un terrain de 420 mètres carrés, ont permis l'extension de la route nationale, l'élargissement du village de Macia et l'accès à l'eau.