Dans la région de Pontivy le costume traditionnel était taillé dans le drap blanc, ce qui faisait surnommer les habitants de la ville les "Moutons blancs". C'est également dans cette région que se pratiquait la soule, une sorte de rugby, remontant sans doute à d'antiques usages religieux, datant des Gaulois ou même avant. On prétend que le ballon était à l'origine une tête humaine, toujours est-il que le jeu était particulièrement violent et que les Pontiviens ne s'y montraient pas des moutons, loin de là ! Le journaliste et écrivain breton Emile Souvestre écrit au XIXe siècle : "On appelle soule un énorme ballon rempli de son qu'on jette en l'air et que se disputent ensuite les joueurs partagés en deux camps opposés. La victoire reste au parti qui a pu s'emparer de la soule sur une autre commune que celle où le jeu a commencé."
Ce que ne dit pas Souvestre, c'est qu'il n'y avait ni règles ni arbitre et que tous les coups étaient permis. On profitait même de la soule pour vider de vieilles querelles. Lors d'une partie jouée en 1850 entre les habitants de Kergrist et les Moutons blancs, François le Souleur, de Pontivy, fut frappé par Pierre Marker, de Kergrist, qui s'acharna sur lui et le laissa borgne, paralysé et idiot.
Pour la première fois, l'affaire se termina devant les tribunaux. Pierre Marker dit, pour sa défense, que c'était comme cela qu'on jouait à la soule. Les juges en convinrent et l'acquittèrent. En revanche, ils interdirent définitivement la soule. Celle-ci devait pourtant faire son retour en France, quelques années plus tard, sous la forme plus civilisée du rugby.