Jusqu'au milieu du XXe siècle leurs appels retentissaient dans toutes les villes de France. C'étaient des petits artisans qui circulaient dans les rues en portant une boîte en bois contenant leurs outils et sur laquelle ils s'asseyaient pour effectuer leur travail. ils recollaient les morceaux, d'une assiette par exemple, comme ils pouvaient, en utilisant des colles d'origine animale qui se desséchaient en jaunissant avec le temps. Ils consolidaient leur réparation avec des agrafes en fer introduites dans de petites perforations faites a burin. Les manques étaient comblés avec une sorte de mastic de vitrier. Cela défigurait la pièce, mais avait pour avantage d'en prolonger l'usage domestique. Le procédé daterait du commencement du XVIIIe siècle et aurait été inventé par un sieur Deslisle, originaire de Montjoie en Basse-Normandie. Les fabricants de faïence protestèrent ; si on répare la faïence, on risque de moins en vendre. Mais les bourgeois s'unirent aux raccomodeurs en faisant valoir les avantages de l'opération pour chacun, et obtinrent un jugement qui évinça les fabricants.
Plus tard, les restaurateurs cherchèrent à rendre leur réparation invisible et la porcelaine se répara avec un mastic composé de céruse et de blanc d'oeuf, puis on utilisa des colles époxydes à base de résines synthétiques. Ces nouveaux procédés eurent raison de cette petite inductrie.