C'étaient d'humbles mais indispensables fonctionnaires de théâtre. A la fin de chaque acte, on decendait les lustres, et les deux moucheurs s'avanaçaient sur la scène pour s'acquitter de leur emploi. L'un deux mouchait le devant du théâtre et l'autre le fond. Devant un parterre impatient, ils faisaient tourner les lustres doucement, amenant une à une les chandelles sous le tranchant de leur mouchette
Chaque mèche devait être mouchée d'une main sûre, près de la lumière, rapidement, d'un seul coup et proprement pour ne pas provoquer de mauvaises odeurs.
Surtout les moucheurs veillaient à ce que le feu ne prenne pas aux toiles des décors.
D'ailleurs, un bon nombre de seaux remplis d'eau devaient se trouver à proximité.
Le public était très attentif à cette opération : si elle réussissait sans que le préposé eût manqué une seule chandelle ou eût donné un second coup de son instrument à la même mèche, il applaudissait avec enthousiasme.
En cas de besoin, on donnait parfois aux moucheurs des rôles de confidents.
C'était pour eux une nouvelle occasion de se faire huer ou applaudir.
On a trouvé dans les registres de la Comédie-Française, en face du titre d'une pièce, le mot "four".
La pièce ne couvrant pas les frais, on n'avait pas joué et il avait fallu éteindre ls chandelles, donc rendre la salle noire comme un four.
D'où l'expression du spectacle "faire un four", en cas d'insuccès.