L'été, période de paradoxes, avec un soleil à priori bénéfique, peut aussi se révéler néfaste.La canicule (du latin canicula, "petite chienne"), tire son nom de la période où Sirius, principale étoile de la constellation du grand chien (canis en latin) se lève et se couche avec le soleil, du 24 juillet au 24 août. Même si la pluie est attendue, on redoute que se déclenchent des calamités violentes et ponctuelles : orages, parfois de grêles, éclairs et tonnerres... Ces menaces passent depuis toujours par leur précision "chirurgicale" et au fait qu'elles s'associent au feu et au grondement du ciel, pour châtiments divins ou tourments du diable...
Contre l'orage et la foudre, il existait des rituels que décrit l'abbé Noguès :
"La nuit (...), le vieillard ou la mère de famille, qui ne pouvait quittait la maison, récitait des prières, en aspergeant d'eau bénite leurs lits, leurs meubles, les murs de l'appartement. Les autres, sous la conduite de leur pasteur, les répétaient au pied de l'autel.
Si l'on pouvait personnellement se garantir de la foudre en portant sur soi un morceau de corde attachée à la cloche le jour de son baptême, garantir l'étable et toute la maisonnée en tenant attachée au-dessus de la porte, en dedans et en dehors, une feuille de noyer de la Saint-Jean, ou en conservant et en rapprochant du feu le reste de la cosse de Nô, on sauvait la couvée sur le point d'éclore en déposant dans le nid deux morceaux de fer en croix. Vieux loquets, vieux verrous, vieilles ardivelles, tout était bon !... Mêmes procédés pour empêcher les vins de tourner..."
Des saints invoqués au jour qui ouvre la Canicule, certains sont parfois représentés avec une tête de chien, ou accompagnés par cet animal, la plupart sont saurochtones (ils ont eu l'occasion de tuer un dragon) et ils sont souvent liés à l'eau, aux sources et fontaines, à la sécheresse ou à la pluie. Christophe et Jacques (25 juillet), Barthélémy (24 août), mais aussi Martin, Michel, Pierre... sont cités dans les légendes ou pour des processions. sans parler de géants comme Gargantua (alias Gargan, Gorgon, voire Georges...) et bien sûr Blaise, aidant le soleil à traverser la Voie lactée, cette fois au début de février. Une sainte imaginaire est ainsi invoquée dans plusieurs régions sous des noms qui varient : Bauduche, Beauduche, Ebauduche, Babeluche, Ebaudiche, Ebaudeluche, Ebobluche... Elle est connue pour éclaircir le temps, pour les lavandières qui font la lessive, les agrculteurs et les mariés qui veulent du soleil pour leurs noces. On note en outre la coutume de donner à cet effet un pain ou une galette à un pauvre, qui doit servir d'intercesseur privilégié auprès de la sainte et de Dieu.