Outre la maîtrise de la cuisson des spaghettis, la drague des filles sur les plages de Rimini et le design des belles voitures, nos amis transalpins ont élevé les trafics en tout genre au niveau d'oeuvres d'art. Ainsi apprend-on que, n'ayant aucune existence légale, 13 % des travailleurs italiens ne paient pas d'impôt, et que l'économie parallèle ampute de 16 % les ressources de la République !
Pour mettre fin au ytravail au noir généralisé, et inciter les citoyens à faire montre de conscience civique, le ministère des Finances a lancé une virulente campagne contre la fraude fiscale. C'était sans compter sur "Le Iene" (Les hyènes), les enquêteurs d'un célèbre programme télévisé qui se fait fort de pointer les dysfonctionnements qui paralysent les services publics. Ainsi, muni d'une fausse carte d'identité et d'une caméra cachée, un journaliste de l'émission s'est-il rendu dans la boutique dans laquelle les fonctionnaires du ministère concerné effectuent leurs achats, bénéficiant de tarifs préférentiels.
Après avoir fait pour 216 euros d'emplettes parfaitement inutiles, le reporter a constaté l'absence de caisse enregistreuse dans le magasin, comme de la délivrance de reçu justifiant ses dépenses. Pratique paraît-il courante en Italie pour faire obstacle aux inspecteurs du fisc.
Une fois le reportage diffusé à travers le pays, le ministre des Finances, devenu l'objet de la risée publique, "a pris acte des allégations contre sa boutique", assurant les contribuables 'qu'il prendrait les mesures nécessaires pour mettre fin de telles pratiques". Fais ce que je dos mais n'imite pas ce que je fais !