Depuis l'élection de Miguel Grima à la tête de la mairie, une pluie d'interdictions et de pénalités s'est abattue sur le village de Fago, en Espagne, aucun administré n'étant désormais à l'abri des foudres de l'édile. Ainsi la circulation des vaches dans les rues est-elle maintenant limitée aux jours impairs, les contrevenants se voyant infliger une amende de 50 euros par tête de bétail en infraction. Les imp^ts locaux du propriétaire du bar-tabac ont doublé au prétexte que ce dernier a eu l'audace d'installer quelques tables sur le trottoir, devant son établissement. Quant au couple désireux de créer une maison d'hôtes, il a été radié derechef des listes électorales. Explication : le maire possède l'unique auberge du village et craint la concurrence. Les jeunes ne sont pas épargnés par cette déferlante de sanctions. Le pot d'échappement mal réglé d'une mobylette ou le short jugé indécent d'une collégienne se transforment en délits passibles d'une lourde contravention.
L'enfer a pris fin le jour où le maire tyrannique a été retrouvé dans un chemin vivinal, la poitrine criblée de plombs de chevrotine. En enquêtant, la police criminelle a découvert que, tous détenteurs d'une arme de chasse correspondant à celle du meurtre, les habitants de Fugo étaient tous des suspects potentiels. "Nous avons tué notre maire parce qu'il nous pourrissait la vie, ont-ils déclaré aux policiers. Mettez-nous en prison et brûlez Fago !"
La police hésite pour l'instant à torturer un à un les habitants du village afin d'obtenir le nom du coupable !