Japon : les suicides et les morts par surmenage toujours plus hautTOKYO - Un nombre record de 330 japonais sont morts ou sont tombés gravement malades à cause du surmenage au cours de l'année 2005-2006 (avril-mars), tandis que le nombre de suicides a dépassé les 30 000 pour la huitième année consécutive, selon des statistiques publiées.
Selon le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales, le nombre de travailleurs qui se sont officiellement tués à la tâche au
Japon lors de l'année budgétaire écoulée a atteint 157, les décès étant principalement dus à des suicides où à des crises cardiaques.
Un total de 173 autres personnes surmenées sont tombés gravement malades.
Le total des décès et des maladies graves, 330, est en hausse de 12,2% par rapport à 2004-2005. Il constitue un record historique pour le
Japon.
Selon le ministère, le nombre de demandes d'indemnisation pour mort ou maladie directement causée par l'excès de travail a également atteint un nombre record, 689, même si 60% de ces requêtes ont été rejetées.
Les autorités nippones font campagne depuis plusieurs années pour tenter de prévenir les morts par excès de travail, un phénomène baptisé "karoshi" apparu pendant les années du "miracle" économique de l'après-guerre.
Selon Chikanobu Okamura, un avocat spécialiste de la question, le recours toujours plus fréquent aux travailleurs temporaires entraîne une pression accrue sur les employés à plein temps, qui se sentent obligés de passer plus d'heures au bureau pour éviter de perdre leur place.
"Malgré la reprise économique, les salariés n'en ont pas perçu les dividendes en termes de conditions de travail" a-il-déploré.
Les Japonnais travaillent en moyenne 155,8 heures par mois.
Le
taux de chômage est actuellement plus bas depuis sept ans (4,1%), mais dans le même temps la proportion de travailleurs sous contrat à durée indéterminée est passée de 89,6% en 2004 à 86,0% en 2005.
Bisous
Alice