Une bien curieuse légende pour des fées au drôle de nom et aux rites non moins originaux. Elles vivaient dans les Pyrénées, où les montagnards les apercevaient parfois dansant au clair de lune.
La veille du jour de l'an, elles se rendaient dans les maisons, accompagnées de deux enfants. Celui qu'elle tenait par la main droite portait une couronne de fleurs et symbolisait le bonheur ; celui de la main gauche, les yeux pleins de larmes, représentait le malheur. Chaque famille préparait une pièce un peu à l'écart pour la visite de la fée. On dressait une table, couverte d'une nappe blanche, sur laquelle étaient posés un pain, un couteau, un pot d'eau et une coupe. Une bougie, placée au milieu de la table, brûlait toute la nuit.
Le lendemain matin, l'ancien de la famille rompait le pain offert à la Blanquette, le trempait dans l'eau du pot et le distribuait à toute la maison, domestiques compris. Ensuite, chacun se souhaitait la bonne année en mangeant le pain.
Il était préférable de veiller à la qualité de l'accueil de la Blanquette car ceux qui négligeaient ce rite s'exposaient à de grands désastres au cours de l'année à venir.