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 Les trois filles

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Joa
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Joa


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MessageSujet: Les trois filles   Les trois filles EmptyJeu 24 Aoû - 9:38

Il était une fois trois soeurs qui vivaient misérablement. Elles allaient chercher le bois dans la forêt du roi. Un jour qu'elles s'y trouvaient peinant, elles entendirent la chasse du monarque.
La plus vieille dit à ses autres soeurs :
- Entendez le roi qui chasse. Moi, je voudrais bien être mariée avec son boulanger qui me ferait manger du meilleur pain.

- Moi, dit la seconde, je voudrais bien être mariée avec son cuisinier qui me ferait manger des meilleures soupes.
- Moi, dit la plus jeune, je voudrais bien être mariée avec le roi lui-même qui me ferait de beaux enfants.
Pendant qu'elles parlaient comme ça, tout haut, le roi les entendit. Il les fit appeler et demanda à la première :
- Qu'avez-vous dit à telle heure, hier, dans mon bois ?
- Moi, mon cher roi, je suis été impolie, et j'ai dit que je voudrais bien être mariée avec votre boulanger qui me ferait manger du meilleur pain.
- Bon, demain à midi, votre souhait sera exaucé.
Le roi fit appeler la seconde soeur et attaqua :
- Qu'avez-vous dit à telle heure, hier, dans mon bois ?
- Moi, monsieur le roi, dit-elle fièrement, j'ai dit que je voudrais être mariée avec votre cuisinier qui me ferait manger des meilleures soupes.
- Bon, parès-demain à midi, vous serez ce que vous désirez être.
Le roi fit appeler la troisième soeur et lui demanda gentiment :
- Qu'avez-vous dit à telle heure, hier, près de moi ?
- Moi, seigneur le roi, j'ai été insolente, dit-elle rouge de honte, j'ai dit que je voudrais être mariée avec le roi lui-même qui me ferait de beaux enfants.
- Bon, restez, vous jouirez du bonheur que vous désirez, dans trois jours, vous serez avec moi.
Ce qui fut fait comme promis.
Mais c'était le temps où il y avait des guerres comme il y en a toujours eu avant et comme il y en aura toujours après. Le roi partit pour tuer les autres rois.
Quelques temps après, sa femme eut un beau petit prince. Ses soeurs, déjà jalouses de son rang, écrivirent la nouvelle au roi en lui disant qu'on avait jamais vu un garçon si laid qu'il était avec une figure-de-chat.
Le roi leur répondit avec tristesse :
- Faites ce que vous voudrez de l'enfant, mais soignez bien la mère.
Alors, les soeurs le mirent dans une boîte et le laissèrent partir au fil de la rivière.
Un meunier qui regardait passer l'eau vit venir cette boîte vers lui et il découvrit avec stupéfaction ce bel enfant inconnu. Rentré chez lui, il le lava et le peigna. Et voilà qu'il tomba des louis d'or de ses cheveux !

Lorsque le roi revint, il demanda ce qu'on avait fait de l'enfant.
- Il est parti tout seul... On ne l'a pas retrouvé.
La reine était bien triste parce qu'elle croyait ses soeurs.
Deux ans après il y eut une nouvelle guerre qui était sans doute la même que toujours et pas encore finie comme toutes les guerres d'avant et d'après. Le roi partit avec ses troupes pour tuer les autres troupes.
Quelque temps après, sa femme eut un nouveau et aussi beau petit prince. Ses soeurs écrivirent au roi que la malchance s'attardait dans le château puisque la reine avanit mis au monde un petit monstre avec une figure-de-chien.
Le roi répondit :
- Faites ce que vous voulez de l'enfant, mais soignez bien la mère.
Alors les soeurs le mirent comme l'autre dans une boîte et le laissèrent partir au fil de la rivière.
Le même meunier gagna encore un petit inconnu aussi beau que le premier et qui, lui aussi, faisait de l'or par les cheveux.
Lorsque le roi revint, il trouva la reine bien triste et ses belles-soeurs aussi hypocrites.
Il resta encore deux ans au château et ce fut encore la guerre, la guerre toujours. Il y avait toujours des rois et des troupes à tuer, comme il y en avait eu avant et qu'il y en aura après.
A quelque temps de là, sa femme eut une jolie princesse. Malades de jalousie, les deux méchantes tantes écrivirent au roi que jamais on avait vu de pareille laideur, qu'elle ressemblait à une branche-de-bois.
Le roi répondit :
- Maintenant faites ce que vous voudrez de l'enfant et aussi de la mère.
Elles mirent la princesse dans une boîte et la jetèrent à la rivière d'où le meunier fortuné la tira, s'enrichissant encore plus puisque cette belle inconnue faisait pleuvoir de l'or chaque fois qu'on lui frôlait les cheveux.
Quant à la malheureuse reine, ses soeurs la firent porter loin dans la forêt et jeter dans un étang de vase où les bêtes les plus sauvages du pays venaient boire.
Lorsque le roi revint, il ne trouva pas la reine ni l'enfant et se laissa consoler par ses méchantes belles-soeurs.
Mais elles avaient beau être gentilles avec lui, rien n'effaçait sa tristesse de ses trois enfants et de sa femme qu'on lui avait dit être partis tout seuls et qu'on avait jamais pu retrouver.

Pendant ce temps, les années passèrent et, avec la richesse acquise, le meunier se fit de moins en moins accueillant envers les trois orphelins qui donnaient de moins en moins d'or par tête. Aussi, je jour où il ne leur tomba plus que des cheveux, jugea-t-il qu'il était temps de s'en débarrasser avant que, trop grands, ils ne réclament leur part d'héritage.
Il les chassa du grand moulin-château qu'il s'était fait construire.
Sur la route où ils ne savaient où aller, ils rencontrèrent une vieille femme qui leur dit :
- On vous attend au château du roi mais, pour être heureux, il faut que vous trouviez le merle-blanc, l'eau-jaune et le bois-qui-chante, lesquels vous aideront à retrouver votre mère perdue.
Alors le plus grand des trois donna à son frère et à sa soeur le chapelet qu'il avait autour du cou.
- Moi, je vais partir chercher les trois choses que dit la vieille. S'il m'arrive malheur, les quatre paters s'assembleront et vous pourrez dire que je suis mort.
Et il partit.
Arrivé à une maisonnette devant laquelle était assis un vieil homme patient, il demanda s'il savait où se trouvait le merle-blanc, l'eau-jaune et le bois-qui-chante.
Le vieux lui dit :
- Je le sais, moi, mais il faut que tu me rases les poils des joues avant que je te le dise.
Une fois rasé, le vieux lui indiqua un petit sentier qui partait entre les herbes.
- C'est au bout de ce chemin, mais fais garde de te retourner avant d'y arriver parce que tu tomberais en pierre noire.
Le garçon n'hésita pas à s'enfoncer dans les herbes. Seulement, pour regarder une dernière fois le vieux, il se retourna et fut changé en grosse pierre noire.
Et, entre les mains de la soeur les quatre paters s'assemblèrent.
Le second frère partit à son tour après avoir laissé son couteau à sa soeur dernière.
- Moi, s'il m'arrive malheur, la lame saignera et tu pourras dire que je suis mort.
Il suivit la même route que son frère, trouva le vieil homme, le rasa, prit le sentier entre les herbes et... entre les mains de sa soeur, la lame du couteau saigna à lui en mettre plein le devant de sa robe.

Alors, la soeur dernière prit la même route que ses deux frères et arriva sanglotante devant la maisonnette du vieil homme.
- Toi, lui dit-il avant qu'elle n'ouvre la bouche, tu viens chercher le bois-qui-chante, l'eau-jaune et le merle-blanc... Rase-moi donc d'abord et va ramasser ce bout de bois qui traîne là-bas de l'autre côté de mon jardin ; prends aussi un peu de l'eau de ma rigole et suis ce merle-blanc. Là où il se posera tu verseras de l'eau et tu taperas avec le bout de bois.
La soeur fit comme le vieux disait. L'oiseau blanc alla se poser sur une des nombreuses pierres qui se trouvaient au bord du sentier entre les herbes. Elle l'arrosa et la tapa. La pierre se changea en frère aîné. Une autre pierre en frère second, et, continuant à suivre l'oiseau, la soeur arrosa et délivra de nombreux garçons et filles. Mais ne quittons pas notre histoire et restons avec les trois enfants perdus par la faute des deux mauvaises soeurs de leur mère.
Ils allèrent au château du roi qui fut troublé tant la fille lui ressemblait et ses deux frères ressemblaient à la reine.
Le roi décida d'adopter ces inconnus qui semblaient être de la famille et fit un grand banquet de demi-joie.
Alors les tantes décidèrent qu'il fallait tuer à jamais ces trois-là qui risquaient de leur reprendre leur puissance.
Mais, à la fin du repas, le merle-blanc vint se poser sur l'épaule du roi et lui dit :
- Figure-de-chat à ta gauche, Figure-de-chien à ta droite et Branche-de-bois devant toi, est-ce que tu te rappelles qui t'a écrit ça ?
Le roi se souvint tout de suite et regarda ses belles-soeurs avec soupçon.
Le merle-blanc continua :
- Figure-de-chat, c'est ton fils premier ; Figure-de-chien ton fils second, et Branche-de-bois ta fille dernière... Ta femme, tu la trouveras dans la forêt sur le bord de l'étang de vase où personne ne va parce que c'est l'endroit où les bêtes les plus sauvages du pays vont boire.
On trouva la reine. On la lava pour la faire propre comme avant.
On fit un énorme bûcher. On y jeta les deux méchantes soeurs et tout redevint propre pour toujours.
Moi, je marchai sur la queue d'une petite souris qui tira un trait sur cette histoire.

Claude Seignolle, Contes, récits et légendes de France
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