Chez Nous
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Chez Nous

Tu entres, ici dans un havre de paix ...
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-21%
Le deal à ne pas rater :
Drone Dji Mini 2 SE Gris
219.99 € 279.99 €
Voir le deal

 

 Le berger fait roi

Aller en bas 
AuteurMessage
Joa
Admin
Admin
Joa


Nombre de messages : 13100
Age : 76
Localisation : Martigues
Réputation : 0
Date d'inscription : 19/02/2006

Le berger fait roi Empty
MessageSujet: Le berger fait roi   Le berger fait roi EmptyVen 15 Sep - 10:28

Il y a lontemps, bien longtemps, la fille d'un roi était très malade.
De partout il vint, dit-on, des médecins, des anglais, des espagnols, des français : et, ni les uns ni les autres, ils ne pouvaient la guérir ! Plus elle allait, et plus la princesse était mal. Et toute la cité en demeurait attristée.
Le bruit s'en répandit partout, par les montagnes et les plaines, jusque dans les petits coins, et Ellande (Arnaud) le berger l'apprit lui-même au haut de la montagne. Et lui aussi, comme tout le monde, il en avait beaucoup de chagrin. Et, par malheur, il n'y pouvait rien ! ...

Un jour, la pensée prise toujours par la fille du roi, il allait et venait dans la montagne. Ellande se rendit compte qu'une brebis manquait dans son troupeau. Que fait-il ? Il enferme totes ses brebis dans la bergerie, et, en pleine nuit, le voilà parti après la brebis égarée.
Entre minuit et une heure du matin, tandis qu'il gravissait une colline, voici que, soudain, il entend un tapage énorme... Il regarde, il regarde encore ; mais il faisait noir, et il ne put rien apercevoir. Il va plus loin, et le tapage grandit encore davantage. Il prend peur et grimpe sur un grand arbre qui s'élevait là, à côté...
A peine Ellande est-il arrivé en haut, que, dans un effrayant tourbillon, il arrive sorciers sur sorciers. Au milieu d'eux venait le sorcier-maître, avec un grand livre sous le bras. Justement, ils s'arrêtèrent au pied de l'arbre qui abritait Ellande le berger ! Vous dire son effroi !
Aussitôt, tous les sorciers vont saluer le maître. Ils lui apportent un siège d'un rouge éclatant, et le maître s'assit. Tous, ils baisèrent le livre, et l'Akelarre ou sabbat des sorciers commença immédiatement.
Le maître-sorcier donnait déjà des ordres :
- A vous, Katero et Hamala, de jeter tel ou tel mal à telle ou telle personne ! - A vous, Ninika et Katalin, d'anéantir telle ou telle personne, dans telle ou telle maison !
Et Katero, Hamala, Ninika et Katalin s'en furent aussitôt, chacun de son côté, sur des manches à balais.
Puis ensuite, dans un cri rauque, le maître demandait aux autres sorciers :
- Et vous, avez-vous fait ce que j'ai dit ?
Et, saluant jusqu'à terre, ils répondirent tous :
- Oui, maître, nous avons tout fait.
- C'est très bien, comme cela. Allez-vous en donc et prenez quelques jours de repos !
Et le sabbat de cette nuit s'était dissous au même moment. Tous les sorciers, courbés de nouveau jusqu'à terre, adorèrent leur maître et baisèrent le livre. Puis, frun, frun, frun, le maître-sorcier monta parmi les nuages et y disparût aussitôt...
Durant tout ce temps, Ellande avait terriblement peur sur son arbre, disant et faisant puies dans toutes les directions. Aussi bien, il reprit cependant un peu de courage, lorsqu'il vit s'en aller le maître-sorcier et son gros livre. Puisque les sorciers ne l'avaient pas dépisté jusque-là, ne revenait-il pas au même de trembler un peu moins ?

D'ailleurs, un à un, les sorciers diaboliques s'éloignaient et il en restait deux maintenant au pied de l'arbre. Et voici qu'ils commençaient à causer tous les deux :
- Dis ! Tu sais, sans doute, que la fille du roi est très malade ?
- Comment ne le saurais-je pas ?... A propos, c'est bien toi qui lui as donné son mal ?
- Bien sûr que c'est moi qui le lui ai donné. Tiens, elle n'est pas encore près de guérir !... Et, cependant, elle aurait le remède dans sa maison même.
- Qu'aurait-elle donc à faire ?
- Tiens, il y a un égout devant le palais du roi. Dans cet égout, il y a une tortue. Pour guérir, il suffirait à la malade de prendre, trois fois, du bouillon fait avec cette tortue.
- Rien que cela ! Oh ! alors, elle en a jusqu'à la mort avec son mal !...
L'aube ne devait probablement pas être bien loin. Un coq, là-bas, dans le lointain, fit kukuruku ! Et sans même qu'Ellande s'en fût rendu compte, les deux derniers sorciers s'évanouirent...


Quand il eut fait bien jour ensuite, notre Elalnde descendit de l'arbre ; et, regardant bien souvent derrière lui, il s'en fut à grands pas. Dare-dare, il s'en allait chez le roi.
Allant, allant toujours, il finit par arriver. A peine est-il entré dans la rue qu'il entend dire tout haut que la fille du roi en est à son dernier souffle. Et, sans plus regarder personne, il se dépêche vers le palais. Il y avait là plein de soldats. Ellande s'adresse à l'un d'eux :
- Est-ce qu'on peut voir le roi ?
- Voir le roi ? Vous n'y pensez pas ! Il a autre chose à faire ce matin, car sa fille est sur le point d'expirer !
- C'est justement pour cela que je dois voir le roi ! Que sa fille ait encore un souffle sulement, et je vais, moi, guérir lamalade...
- Vous n'avez plus votre tête, mon ami ? Mais les médecins des trois royaumes n'y ont rien pu faire ! ...
- Et après ? Qu'importe, si je puis, moi, ce qu'ils ne peuvent point !
- Oh ! alors, venez vite ; je m'en vais chercher le roi.
Le soldat s'en va tout courant, et, tout de suite, le roi vient, fondant en larmes.
- Salut, Seigneur roi ! Votre fille vit-elle encore ?
- Oui, mais à peine !

- Ne désespérez pas ainsi, Seigneur roi ! Votre fille est sauvée, si du moins vous voulez faire ce que je vous aurai dit.
- J'ai tout fait jusqu'ici, et tout a été inutile ! ... Mais, tout de même, à quoi ne m'accrocherais-je pas encore ? Voyons donc, dites ce qu'il me faut faire !
- Il vous faut, sur-le-champ, ouvrir l'égout qui est devant le palais...
- L'égout qui est devant le palais ?
- Oui, Seigneur roi, et sans plus tarder, si vous tenez à votre pauvre fille !

Roi, berger et soldats, ils s'en vont tous en courant.
Ellande défonce l'égout, et, là, ils découvrent une tortue énorme.
- Voici précisément ce qu'il nous faut. Votre fille doit boire, trois jours de rang, du bouillon fait avec cette tortue. Vous me verrez revenir dans trois jours pour prendre des nouvelles. Et, sur mon âme, vous m'en donnerez de bonnes !

Arrive que pourra, à tout hasard, pendant trois jours, ils firent donc ce qu'Ellande avait prescrit. Et, pour le troisième jour, la fille du roi était guérie, guérie à tout jamais ! ...
Le troisième jour aussi, Ellande venait pour prendre des nouvelles qu'il savait bien.
Et voici que le roi lui fit un accueil magnifique. A mi-chemin, il lui dépêcha les soldats de sa cour. Il arrivait voitures sur voitures ! Au seuil du palais et attendant Ellande, il y avait le Seigneur roi et sa fille. Tous les deux, ils le prirent par la main et l'amenèrent dans une grande salle à manger. Et on lui offrit un festin formidable qui se poursuivit jusqu'au lendemain ...
Et puis, finalement, comme c'était bien juste, la fille du roi épousa Ellande. Et ils vécurent ainsi au comble du bonheur, Dieu sait durant combien d'années.

Jean Barbier, Contes, récits et légendes de France.
Revenir en haut Aller en bas
http://site.voila.fr/chezjoa
 
Le berger fait roi
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Chez Nous :: Les pipelettes :: Histoires insolites :: Contes et légendes-
Sauter vers: