Au XVIIe siècle, les Hollandais sont les maîtres de la route des épices.
Pour garder l'exclusivité de leur culture des noix de muscade, ils les étuvent avant le transport et la vente, ce qui les rend stériles, et les précieux vergers des îles Moluques sont mis sous bonne garde.
C'est sans compter sur l'esprit conquérant d'un ancien séminariste français, Pierre Poivre, explorateur dans l'âme et botaniste.
Cet homme aux mille aventures, qui a été amputé d'un bras et a connu la prison lors de conflits, est nommé intendant des îles de France et de Bourbon en 1767.
Louis XV l'autorise à affréter deux navires pour une expédition aux Moluques où le roi d'une île lui cède quelques plants de muscadiers et de girofliers contre des meubles du navire.
Une autre opération couronnée de succès à un créole de l'île Bourbon permet de ramener une cargaison importante de ces plants à l'île de France où ils seront cultivés.
Le monopole des Hollandais est brisé.
Le prix des épices chute et leur démocratisation commence.
Grâce à Poivre, les épices sont aujourd'hui cultivées à Madagascar, aux Antilles et à Zanzibar.