Epuisée par des fièvres intermittentes, l'épouse du vice-roi espagnol du Pérou, la comtesse El Chinchon, est considérée comme perdue.
Son médecin lui propose alors un remède connu des Indiens depuis des temps immémoriaux, le kina-kina, c'est-à-dire "l'écorce des écorces".
Contre toute attente, la comtesse guérit.
De retour en Espagne en 1638 avec quelques sachets de la précieuse poudre, elle en révèle la provenance aux révérends pères qui saisissent tout l'intérêt commercial de ce fébrifuge.
Partis en mission secrète au Pérou, deux d'entre eux font parvenir au siège de l'ordre de la Société de Jésus, dès 1649, de grandes quantités de cette écorce qui est vendue à prix d'or.
En France, le Dauphin attrape la malaria lors du comblement des marais entourant Versailles : Fagon, le médecin de Louis XIV, lui fait absorber la précieuse poudre, et il guérit.
Mais nul ne connaît encore le secret du kina-kina : c'est un botaniste français, Joseph de Jussieu, qui lors d'une expédition identifiera en 1737 l'arbre produisant l'écorce miraculeuse.