Sans mûrier, pas de vers à soie. La chenille dévore nuit et jour exclusivement les feuilles de cet arbre, sécrétant un fil unique de soie brute qui peut atteindre 1 500 mètres de long pour former son cocon.
Depuis la nuit des temps, les Chinois s'étaient octroyé le monopole de l'élevage des cocons sur mûrier blanc et sur le tissage de la soie - seuls les tissus sortaient de leur pays.
La soie valait plus cher que l'or. Mais, au début du VIe siècle, l'empereur de Byzance envoya en Chine deux missionnaires qui, au péril de leur vie, rapportèrent des oeufs de bombyx cachés dans leurs bâtons de pélerin en bambou creux.
Via l'Afrique du Nord, l'Espagne, puis le Portugal, le secret de sa fabrication arriva en France où elle était déjà tissée, mais avec le fil acheté à d'autres pays.
Henri IV, à la fin du XVIe siècle, encouragea la culture du mûrier blanc pour que la France produise elle-même son fil de soie.
L'agronome Olivier de Serres en fit planter vingt mille pieds dans le jardin des Tuileries, et un jardinier de Nîmes, François Traucat, est à l'origine de son développement intensif en Provence et en Languedoc.
L'apogée de la soie française se situa aux XVIIIe et XIXe siècles.