Comme bien souvent dans le monde, il y avait un monsieur et une dame. Ils étaient très riches, mais ils étaient très affligés de ne pas avoir d'enfant. Ils étaient toujoirs à prier Dieu qu'il leur donnât un enfant. Ils obtinrent enfin cette grâce ; mais leur enfant était si petit qu'à sa naissance sa tête n'était pas ausi grosse qu'une noix. Tous les gens de la maison s'en occupaient. Il vécut ainsi jusqu'à l'âge de sept ans.
Un jour, le garçon s'en allait aux champs avec les boeufs. Munda-milla-pes (c'était le nom de l'enfant) dit qu'il voulait aller, lui aussi, avec le garçon pour garder les boeufs. Ils le laissent aller, et le garçon le surveille bien. Comme il commençait à tomber quelques gouttes d'eau, il le place au milieu des choux, sous une feuille, et court à la maison pour chercher un parapluie. Il revient tout de suite, mais ne trouve plus Mundu-milla-pes. Il se met à crier. Les serviteurs arrivent de la maison et se mettent à cherhcer de tous les côtés, sans pouvoir trouver nulle part Mundu-milla-pes.
Comme les boeufs s'étaient approchés des choux, ils pensent que l'in d'eux aura peut-être avalé l'enfant avec une feuille de chou. Sa tête était grosse alors comme une pomme mandragore. Le père et la mère furent en grande peine et dirent aux garçons de tuer les boeufs. Ils les tuent, et on envoie les filles à la fontaine pour laver les tripes. En commençant, elles voient que Mundu-milla-pes est là et elles vont tout de suite à la maison dire que l'enfant est retrouvé. Mais quand elles revinrent, elles trouvèrent toutes les tripes mangées par un chien voleur. Les pauvres parents ne purent jamais se consoler de la perte de leur enfant.
Wentwoth Webster et Julien Vinson, Contes, récits et légendes des pays de France