Chaque année, l'arbre élabore à la périphérie de son tronc un anneau de croissance, d'épaisseur inégale, qui traduit les fluctuations annuelles du climat.
Un Américain de l'université d'Arizona eut l'idée d'exploiter cette particularité et inventa la dendrochronologie : pour utiliser cette technique de datation, il suffit de percer un trou dans le tronc et d'en retirer un mince cylindre de bois qui révèlera le nombre et la nature des cernes de croissance.
Cette science peut s'appliquer à tout objet en bois de dimensions suffisantes.
En recoupant plusieurs échantillons d'une même région, que les arbres soient vivants ou morts, il est possible de reconstituer les évènements écologiques passés depuis plusieurs siècles.
La dendocronologie fait désormais partie de la panoplie des méthodes de datation utilisées en archéologie, géologie, paléontologie.
Ainsi les oeuvres paléolithiques de la grotte Cosquer, découverte en 1991 dans les calanques proches de Marseille, ont pu être datées avec précision.
Un pont gallo-romain à Brognard, dans le Doubs, édifié en 64 après J.-C., raconte le repli des armées romaines.
Des épaves de bateau ont pu ainsi livrer leur secret.
Des charpentes, des poutres de bâtiments historiques ont permis de mieux appréhender l'évolution de détails décoratifs.