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 La bête de Brielles

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Joa
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Joa


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La bête de Brielles Empty
MessageSujet: La bête de Brielles   La bête de Brielles EmptyLun 21 Mai - 12:30

S'il y a des lutins et des animaux bienfaisants dans nos campagnes, il n'en est pas de même de la bête de Brielles qui renverse toutes les personnes qu'elle rencontre sur son chemin, et qui ne cherche qu'à lutter, le soir, avec les gars du pays. Malheureusement, ces luttes sont presque toujours mortelles pour les jeunes audacieux qui ont osé résister à cette abominable bête.
Elle apparaît le plus souvent sous la forme d'un mouton ou d'un chien. Cependant quelque fois elle ressemble à un cheval gigantesque.
A Brielles, au Pertre, et dans les communes voisines, on l'appelle la bête de Brielles ; à gennes, c'est Birette, à Etrelles, c'est le Biherou.
On croit que cette bête change de forme chaque nuit. Elle ressemble à tel ou tel animal, selon qu'elle s'est roulée sur le laissé (la fiente) d'un mouton, d'une chèvre, d'un chat, d'un chien, d'un cheval, etc.

Il y a tantôt trente ans, un garçon meunier avait à traverser un ruisseau sur une planche jetée à travers un cours d'eau. Il est bon de dire qu'il était un brin chaudebaire ! (demi-ivre). Au moment où il allait mettre le pied sur la planche, il aperçut à l'autre extrémité un gros mouton noir qui venait en sens inverse. "J'allons ben var si j'vas t'céder la place", s'écria le gars, et ils marchèrent l'un vers l'autre jusqu'au milieu de la planche où une lutte terrible s'engagea. Le mouton donnait force coups de tête, l'homme cherchait à happer l'animal à la brassée. Vingt fois ils tombèrent dans le ruisseau, vingt fois ils remontèrent sur la planche. Le meunier n'en pouvait plus, il était haletant, couvert de sueur et de contusions. La lutte avait commencer à onze heures du soir et le jour allait poindre. D'un dernier et vigoureux coup de tête, le mouton culbuta son adversaire dans le ruisseau et prit la fuite.
Le pauvre meunier, lui, se traîna jusqu'à son moulin, où il s'étendit sur son lit pour ne plus se relever. Le lendemain, il expira.
Lorsqu'une personne est dangereusement malade, si quelqu'un des siens est assez malin pour surprendre la bête de Brielles, lui lancer la lame d'un couteau entre les deux yeux et faire couler au moins trois gouttes de sang, on peut être assuré que le malade guérira.
A la ferme de la Marche, dans la commune du Pertre, vivaient, il y a soixante ans, le père Clouet, sa femme et sa nièce. Un soir que le repas était achevé, les deux femmes lavaient la vaisselle près de la fenêtre pendant que le vieillard, dangereusement malade, geignait en se dolant dans son lit ; quand tout à coup la mère Clouet aperçut, dans la cour de la ferme, caché sous une charrette, un animal aux yeux brillan ts braqués sur la fenêtre. Pas de doute possible, c'était la bête de Brielles, qui venait assister à l'agonie du pauvre vieux. Bien que saisie de peur, elle songea à son homme qui, à ce moment, se pleignait plus fort que jamais. Elle prit un couteau dans sa pochette, l'ouvrit doucement et le lança si adroitement qu'il alla frapper la bête juse entre les deux yeux. L'animal poussa un cri de douleur et se sauva.
Les deux femmes sortirent aussitôt pour voir s'il y avait du sang de répandu. Elles constatèrent avec joie qu'il y en avait, non seulement sur la lame du couteau, mais aussi par terre. Lorsqu'elles rentrèrent au logis, le père Clouzet se sentait déjà mieux et, le lendemain, il était hors de danger (M. de la Plesse, maire de Vitré, qui nous fit, dans le temps, le récit de la bête de Brielles, déclara le tenir du père Clouzet son fermier. Celui-ci affirmait avoir rencontré, le soir, la bête en question, qui ne lui avait jamais fait de mal, par la raison qu'il avait eu soin de lui céder la place et de s'éloigner d'elle au plus vite).

La bête de Brielles existe toujours. Il y a peu d'années, dans la commune du Pertre, près le village de la Mançonnière, qui est situé sur la limite des départements de l'UIlle-et-Vilaine et de la Mayenne, passait sur la route stratégique une voiture pesamment chargée. Il était tard, le conducter marchait à côté de ses chevaux en les excitant du fouet, lorsqu'il vit un gros chat couché sur le revers d'un talus. Il lui allonge un coup de fouet en disant : "Tant pire pour toi si tu es la bête de Brielles." L'animal fit "Foutt foutt foutt", et sauta sur l'échalier du champ d'où il regarda sournoisement le charretier. Celui-ci le poursuivit et le frappa de nouveau. Ce fut trop : le chat s'élança sur son agresseur et le mordit cruellement au bras.
Depuis cette morsure le malheureux conducteur a contracté une odeur tellement insupportable qu'on le fuit comme la peste ; les cabarets lui sont interdits ; il reste à la porte des églises sans oser y entrer et sa femme l'a abandonné.

Adolphe Orain, Fantômes en tous genres (Ille-et-Vilaine), Contes, récits et légendes des pays de France
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