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 Le mauvais curé et la méchante belle-mère

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Joa
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Joa


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MessageSujet: Le mauvais curé et la méchante belle-mère   Le mauvais curé et la méchante belle-mère EmptyDim 24 Juin - 9:39

Il y avait un seigneur qui n'était rien que marié. Vint une grande guerre, que tout le monde s'en allait, il dit à sa dame en partant de ne jamais ouvrir qu'à soleil levé et de fermer à soleil couché.
Cette dame faisait bien toujours son devoir ; elle ouvrait à soleil levé et fermait à soleil couché.
Et puis voilà, un beau jour, que le curé s'en va à la porte de cette dame, en pleine nuit, en lui disant :
- Ouvrez !
Et la dame dit :
- Non ! je n'ouvre pas. Je n'ouvre qu'à soleil levé et je ferme à soleil couché.

Il y va plusieurs fois, et la dame n'a point voulu ouvrir, et le curé, furieux, écrit au mari, en disant que sa dame ouvre à toute heure de la nuit.
Et le monsieur, point content, envoie son domestique, en disant de tuer sa dame et de lui apporter son coeur.
Le domestique arrive, va frapper à la porte, en disant :
- Ouvrez !
La dame lui dit :
Non ! Je n'ouvre pas à cette heure. J'ouvre à soleil levé et je ferme à soleil couché.
Et le domestique retourne donc à soleil levé chez la dame, en lui contant ce qui se passait, qu'il venait pour la tuer, que son mari avait reçu une lettre qu'elle ouvrait à toute heure de la nuit. Et puis donc, elle a dit :
- Hé bien ! Vous voyez que je n'ouvre pas. Vous êtes venu avant soleil levé et je n'ai pas voulu vous ouvrir.
Et le domestique, au lieu de tuer la dame, a tué son chien. Il a pris le coeur du chien et l'a emporté à son maître ; après avoir chassé la dame et fermé le château, il a emporté les clefs.
Voilà la dame partie, elle, qui a fait une longue route, pardi ! Elle s'en est allée bien loin, bien loin ! Elle est arrivée dans un bois, tout auprès d'un château, et là elle a trouvé un gros chêne qui était gorle (creux), et puis elle s'est fourrée dans ce chêne-là. Il y avait longtemps qu'elle était en route, et les grands cheveux qu'elle avait la couvraient toute, car ses habits étaient finis.
Et puis, voilà que le chien du château s'est aperçu que cette dame était dans la gorlasse, et ce chien avait vu cette dame, là, et tout ce que son maître lui donnait de nourriture, il le portait à la dame dans la gorlasse.
A force de lui porter tout ce qu'on lui donnait, ce chien est devenu si maigre, si maigre ! Enfin, le monsieur s'en étonnait ; et puis, ma foi, le monsieur dit un beau jour :
- Ca m'étonne beaucoup que mon chien devienne si maigre que ça !
Voilà qu'il a donné un gros morceau de viande à son chien, et le chien emporte la viande, et le monsieur le suit. Il a vu le chien sauter dans la gorlasse, et il a été voir qui était dedans, pardi ! Il a regardé dans la gorlasse et puis il a trouvé sa femme, lui, qui croyait qu'elle était morte !

Il a reconnu sa femme, là, avec ses grands cheveux qui la recouvraient, et il lui a dit :
- Je te croyais morte et je te trouve là !
Et il lui a demandé la raison. Et puis elle lui a dit : Pourquoi avait-il envoyé son domestique donc pour la tuer ?
Lui a dit que c'était le curé qui lui avait écrit qu'elle ouvrait à toute heure de la nuit.
Elle lui a dit tout le contraire, que le curé y avait été cinq fois, la nuit, pour la faire ouvrir et qu'elle n'avait point ouvert.
Il l'emmène chez lui, bien content !
Eclate une deuxième guerre. A fallu que le monsieur parte encore, et le monsieur est parti ; il a dit à sa mère :
- Tu sais, soigne bien ma femme, elle a eu de la misère.
Et la mère a dit :
- Tu peux être tranquille, mon ami !
Et, neuf mois après que le monsieur a été parti, la mère lui écrit que sa femme était accouchée de deux petits chiens, et le monsieur récrit de mettre les chiens à l'eau et de soigner sa femme.
Et puis, la mère donc dit à la dame :
- Ton mari m'écrit de mettre tes deux petits enfants à l'eau.
Et la dame ne voulait point, elle ! Et la mère a mis les deux enfants dans un panier et les a jetés à l'eau.
Mais ils étaient bien marqués ; ils avaient chacun trois petites étoiles sur le front, là ! Et ces petits enfants se sont en allés bien loin, bien loin ! Sans se noyer. Et même c'est le père qui les a attrapés sur le bord de l'eau.
Quand la guerre a été finie, il a amené les deux petits enfants avec lui ; et puis, quand il a été arrivé chez lui donc, il a demandé à sa femme enfin si c'était vgrai qu'elle avait eu deux petits chiens.
Et la femme lui a dit :
- Non ! C'étaient deux petits enfants qui étaient très beaux. Ils avaient chacuns trois étoiles sur le front. Ils étaient si beaux !
Et que sa mère, malgré elle, avait mis les deux petits enfants dans un panier et qu'elle les avait jetés à l'eau.
Son mari lui a demandé si elle les reconnaîtrait. Elle lui a dit que oui, sans doute, qu'ils étaient bien aisés à reconnaître.
Il lui a présenté les deux enfants , et elle les a reconnus.
Et puis après, il a fait venir sa mère ; il lui a fait voir les deux enfants, il lui a demandé si elle les reconnaissait, si elle reconnaissait les deux enfants qu'elle avait jetés à l'eau !
Et il l'a fait brûler à petit feu par ses domestiques.

Léon Pineau, Contes, récits et légendes des pays de France.
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