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 Le bouc blanc

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Joa
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Joa


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Le bouc blanc Empty
MessageSujet: Le bouc blanc   Le bouc blanc EmptyDim 24 Juin - 9:40

C'était un monsieur. Une fée lui avait dit qu'il serait en bouc blanc d'ici qu'il aurait trouvé à se marier. Et puis, il était dans un château tout seul, où il y avait tout à se servir (à souhait). Mais quand il y allait quelqu'un, il ne voyait rien, qu'une ombre. On se disait, comme ça, qu'il y avait de tout dans ce château, et que personne ne voyait rien. Il y avait un homme qui dit : "Il faut toujours bien que j'y aille voir !" Parce qu'il y en avait tout plein qui y allaient et qui étaient bien reçus. Il y a été, à cheval. Le cheval et lui, tout a été bien soigné. Il voyait une grande ombre qui le servait. Et puis, quand il a eu mangé, il s'est promené dans le château ; il a partout visité ; et puis, comme il a voulu pour s'en aller.
- Comment, insolent ? Tu t'en vas, sans rien me dire, sans rien me dire, sans me remercier ?
Et puis il lui a dit qu'il fallait qu'il revienne le lendemain ou qu'il lui amène sa fille la plus jeune.
Quand il a été rendu chez lui, il a dit ça. Sa fille s'est mise à pleurer. Il lui a dit qu'il ne fallait pas qu'elle pleure ; que ce serait lui qui irait. Mais elle n'a pas voulu. Ils y sont donc allés tous deux, le lendemain. Quand ils ont été rendus là, ils ont trouvé encore tout à se servir, comme l'autre fois. Ils voyaient encore l'ombre qui les servait. Il l'a promenée dans le château ; et puis, quand le père a été parti, a paru un bouc blanc, qui lui a demandé, si elle voulait l'accepter pour son mari. Il lui a dit qu'il ne fallait pas qu'elle se tourmente ; qu'elle n'avait plus bien longtemps à attendre, qu'il ne serait pas toujours en bouc blanc. Et puis alors il s'est endormi ; il lui a défendu de ne pas regarder dans son oreille ; et puis, quand il a été endormi, elle a regardé dans son oreille et elle a trouvé une clef. Avec cette clef, elle a ouvert une porte. Elle a rentré dans une chambre ; elle a trouvé des ouvriers qui étaient après faire de la toile. Qu'elle dit :
- Bonjour, messieurs !

- Bonjour, mademoiselle ! Il y a sept ans que nous travaillons en belle toile pour vous.
Et puis, elle a encore ouvert une autre chambre. Il y avait des couturières qui étaient après travailler, qui faisaient des robes, toutes espèces d'affaires.
- Bonjour, mesdemoiselles !
- Bonjour, mademoiselle ! Il y a sept ans que nous travaillons pour vous.
Elle a encore ouvert une autre porte ; il y avait encore des demoiselles qui faisaient de la dentelle.
- Bonjour, mesdemoiselles !
- Bonjour, mademoiselle ! Il y a sept ans que nous faisons de la dentelle pour vous.
Et puis alors, quand elle a été de retour, pour mettre la clef dans l'oreille du bouc blanc, le bouc blanc était réveillé. Il lui a demandé :
- Qu'est-ce que je t'ai défendu ?
Il lui a dit :
- Hé bien ! je vais m'en aller au château de mon père !
Voilà que la mère de la jeune fille était venue à mourir ; et, en mourant, elle avait fait promettre à son mari de ne pas se remarier, ou, s'il se remariait, de se marier avec une qui lui ressemble. Et il voulait se marier avec sa plus jeune fille, parce qu'elle lui ressemblait.
Elle a été trouver sa marraine, qui était une fée.
Elle lui a dit :
- O marraine ! Que je m'ennuie ! Papa veut que nous nous mariions tous les deux !

- Ah ! ne dis donc rien, ma fille ; nous viendrons bien à bout de cela. Il faut que tu lui demandes une robe qui ressemble au soleil.
- Papa, si tu veux que nous nous mariions tous les deux, il faut que tu m'achètes une robe qui ressemble au soleil.
- Ah, ma fille ! Comment veux-tu que je fasses pour te trouver une robe qui ressemble au soleil ?
- Oh si, papa ! Tu en trouveras bien une !
Il s'en est allé bien loin, a trouvé une robe qui ressemblait au soleil.
- Oh, marraine ! que je m'ennuie ! Papa m'a apporté une robe qui ressemble au soleil.
- Oh ! dis donc rien, ma fille, sous aurons bien raison de ça ! Il faut demander à ton papa qu'il t'apporte une robe qui ressemble aux étoiles.
- Oh ! ma fille ! Comment veux-tu que je fasses pour trouver une robe qui ressemble aux étoiles ? C'est bien que tu veux me faire perdre !
Il s'en est allé encore bien loin, a apporté une robe qui ressemblait aux étoiles.
Elle est encore allée trouver sa marraine.
- Oh, marraine, que ferai-je ? Mon papa m'a apporté une robe qui ressemble aux étoiles.
- Allons ! ma fille, il faut demander à ton papa une robe qui ressemble à la lune.
- Ah ! ma fille, comment veux-tu que je fasse ? Tu veux me faire perdre, je vois bien que tu veux me faire perdre.
- Oh ! mais non, papa, tu ne te perdras pas.
- O marraine ! oh ! que je m'ennuie ! Mon papa m'a apporté une robe qui ressemble à la lune.
- Allons ma fille ! Il faut demander à ton papa qu'il t'achète une petite brouette, qui aille la nuit comme le jour, sur terre comme dessous.
- Papa, si tu veux que nous nous mariions tous deux, il faut que tu m'achètes une petite brouette qui aille la nuit comme le jour, sur terre comme dessous.
- Mais, ma fille, tu vois bien que je ne peux pas te trouver de brouette qui aille la nuit comme le jour, sur terre comme dessous. Je vois bien, cette fois, que tu veux me faire perdre.
- Mais non, papa ! Oh ! Tu viendras bien à bout de cela.

Il lui apporte la brouette qui allait la nuit comme le jour, sur terre comme dessous.
Et puis elle a monté dans sa petite brouette, et puis elle s'est en allée, sur terre comme dessous ; et puis elle a trouvé un petit drôle qui gardait une ânesse.
Elle lui a dit :
- Dis donc, mon petit, veux-tu me vendre ta petite ânesse ?
Il lui a dit :
- Je veux bien, mademoiselle !
Et puis elle a acheté la petite ânesse ; elle lui a levé la peau, et puis elle s'est mise dedans, et elle s'est en allée. Elle a trouvé des gens qui étaient après abattre des noix ; elle leur a demandé :
- Dites-donc, mes amis ! Voulez-vous que je prenne une de vos noix ?
- Oh, mademoiselle, prenez-en autant que vous voudrez !
Elle s'est en allée plus loin. Elle a trouvé encore des hommes qui abattaient des amandes.
- Bonjour, messieurs !
- Bonjour, mademoiselle !
- Voulez-vous que je prenne une de vos amandes ?
- Prenez ce qui vous fait plaisir.
Elle a été plus loin ; elle en a encore trouvé qui cueillaient des noisettes.
- Bonjour, messieurs !
- Bonjour, mademoiselle !
- Voulez-vous que je prenne une de vos noisettes ?
- Prenez-en tant que vous voudrez.
- Non ! je n'en veux qu'une.
Et puis, elle a été dans un château. Elle a demandé s'ils n'avaient pas besoin d'une petite protière (gardeuse de dindons). Ils ont dit que oui ; ils l'ont gagée. Elle s'est en allée dans le parc avec ses prots ; et puis là, elle a cassé sa noix. Elle a trouvé une quenouille qui filait toute seule. Elle a cassé son amande ; il y avait un trouil (dévidoir) qui trouillait tout seul. Elle a cassé sa noisette, elle a trouvé un châtelet qui pelotait le fil tout seul. Et puis, elle s'est en allée demander du chanvre à sa dame. Et, le soir, elle a apporté le fil tout peloté. Et le lendemain, elle a dit à sa dame qu'elle ne lui en avait pas donné assez. Sa dame lui a demandé :
- Mais, ma petite protière, comment ça se fait-il que tu me retournes mon fil tout peloté ?
- N'importe, madame ! Donnez-m'en davantage.
On a été la surveiller. Ils ont vu la quenouille qui filait toute seule, et le trouil qui trouillait, et le châtelet qui pelotait ; et la petite protière faisait le tour de ses prots toujours chantant.

La dame lui a demandé à acheter sa quenouille.
- Eh ! madame ! Comment voulez-vous que je fasse, si je vends ma quenouille, moi ? C'est mon gagne-pain !
La dame a dit :
- Enfin ! Il faut que tu me la vendes !
- Madame, pour vous faire plaisir qu'est-ce que je ne ferais pas ?
- Combien veux-tu me la faire payer ?
Si madame veut que je couche une nuit dans le cabinet des Echos, je lui donnerai ma quenouille.
- Oh ! couches-y tant que tu voudras.
Toute la nuit, la petite protière ne faisait que dire :
- C'est donc toi, mon cher bouc blanc, que j'ai tant offensé !
Le lendemain matin, les autres domestiques ont dit :
- Mais, madame, qu'est-ce que la petite protière avait donc cette nuit ?
- Qu'est-ce donc qu'elle a fait, la petite protière ?
- Toute la nuit, elle n'a fait que dire : C'est donc toi, mon cher bouc blanc, que j'ai tant offensé !"
La dame lui dit :
- Allons, ma petite ! Il faut que tu me vendes ton trouil !
- Madame, si je vous vends mon trouil, que vais-je devenir ? Je n'ai que ça pour gagner ma vie.
"Si vous voulez que je couche une nuit dans le cabinet des Echos, je vous donnerai mon trouil.
- Couches-y tant que tu voudras !
La nuit a été pareille à l'autre. Elle n'a fait que dire : "C'est donc toi, mon cher bouc blanc, que j'ai tant offensé !"
Les domestiques ont encore dit à la dame :
- Mais, madame, cette petite protière nous a empêchés de dormir encore toute la nuit.
Le jeune monsieur a entendu cela. Au lieu de prendre son eau de piom [(plomb) opium], qu'on lui donnait tous les soirs pour le faire dormir, il l'a rejetée. Et elle a recommencé à dire :
- C'est donc toi, moin cher bouc blanc, que j'ai tant offensé !
Il a dit :
- je t'entends ! Je t'entends !
Personne ne l'a plus entendue.
Et, le lendemain, le jeune monsieur s'est dit bien malade. Il a fallu aller chercher les médecins ; il a dit :
- Pour guérir, il faut que je mange un pâté fait de la main de Peau-d'Âne.

Et puis sa mère a dit :
- Comment, toi, tu voudrais manger du pâté fait de la main de Peau-d'Âne ? Elle qui est si sale ! Tu ne le voudrais pas !
- Mais si, maman ! Si je ne mange point du pâté fait de la main de Peau-d'Âne, je ne guérirai pas.
Il a fallu commander à la Peau d'Âne de faire un pâté.
- Ah ! madame, vous plaisantez ! Moi, que je suis si sale ! Monsieur ne voudrait pas manger de mon pâté !
- Mais si ! Il faut que vous fassiez un pâté à monsieur pour qu'il guérisse.
Elle a demandé à être seule dans une chambre.
Ils ont regardé pour la voir faire. Là, elle s'est bien lavée dans un bassin d'argent, bien nettoyée, et puis elle a fait le pâté bien proprement. Elle avit un anneau à son doigt, qu'elle avait mis dans la pâté. Et le monsieur a trouvé l'anneau, a dit à celle-là le doigt serait bon pour l'anneau, elle serait son épouse. On a invité toutes les comtesses et les duchesses, et l'anneau n'était point bon pour aucune des belles demoiselles. On appelé Peau-d'Âne pour essayer l'anneau. Et quand Peau-d'Âne est arrivée, toutes les demoiselles serraient leurs jupons pour pas qu'elle leur touche. Et l'anneau a bien rentré dans le doigt de Peau-d'Âne. C'était Peau-d'Âne qui devait épouser le fils du roi. Quand elle a eu essayé l'anneau, elle a pris sa belle robe qui ressemblait au soleil, et puis là, à son tour, elle a serré sa robe pour qu'elle ne touche pas aux autres.
Et puis, on les a mariés le même jour.

Léon Pineau, Contes, récits et légendes des pays de France.
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