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 Les écus d'or du Diable

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Joa
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Joa


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MessageSujet: Les écus d'or du Diable   Les écus d'or du Diable EmptyMer 29 Aoû - 22:47

Il y avait une fois un paysan et une paysanne des maigres terres de Quinsac, en Périgord, qui avaient dû peu à peu se ruiner pour élever leurs sept enfants. Le jour où leur dernier liard fut dépensé, l'homme ne put faire autrement que de s'adresser au seul être pouvant encore les aider.
Il se rendit donc, la mort dans l'âme, à un carrefour au-dessus des Combes, là où le chemin fait une courbe et où, racontait-on, le démon venait parfois rôder. il serrait contre lui un chat noir et se risqua à crier :
Diable... Diable... je ne suis pas un poltron
Je t'apporte un chat aussi noir qu'un cul de chaudron.
Ce qui est à toi est à moi
Viens chercher ce qui est pour toi...


Comme de bien entendu, le Diable s’empressa d’accourir, prit le chat dans ses bras et le caressa avec un immense plaisir. Si vous aviez vu la joie du chat dont les yeux lançaient des éclairs !
- Je sais, dit le Diable, que tu as grand besoin d’argent et justement, j’ai envie de faire un placement sur terre. Tu tombes donc à pic…
- Il ne me faut pas des mille et des cents, répliqua le paysan, un peu suffirait…
- Bien… pour nous mettre d’accord, je ne te donnerai que ce que tu désires, pas plus… Je remplirai le sac que tu me tendras, quelle que soit sa grosseur… Evidemment, tu connais mes conditions, elles sont les mêmes pour tous depuis toujours… en échange, ton âme me sera acquise…
L’homme hésitait encore, mais il fini par se décider.
- Bon, dit le Diable, attends-moi demain soir à la tombée de la nuit et tu verras que tu ne fais pas une mauvaise affaire...
Rentré chez lui, le paysan r'est maussade toute la soirée, si bien que sa femme s'en soucia et finit par lui faire avouer son marché.
- Qu'à cela ne tienne, dit-elle, qu'est-ce que tu risques à recevoir son or ?...
- Mais, bonne femme, je risque mon âme...
- Eh bien il ne l'aura pas. Et d'abord dis-moi si vous avez convenu d'une somme précise pour conclure votre marché...
- Ma foi non... il remplira n'importe quel sac que je tendrai.
- Alors, mon homme, tu prendras le sac que je te donnerai demain et tu le mettras à l'endroit que je t'indiquerai.
Le lendemain, à l'heure dite, le Diable arriva tout guilleret et aperçut le paysan à cheval sur le faîte de sa grange.
- Bigre, lui cria-t-il, que fais-tu donc là-haut ?
- Je vous attendais réplique l'homme... J'ai encore à terminer par ici et si ça ne vous dérange pas, j'aimerais que nous traitions rapidement sur place. Venez avec vos écus... moi, j'ai là un petit sac.
D'un saut, le Diable se trouva à califourchon devant l'homme qui tenait à deux mains le col d'un sac étroit en chanvre.

- Tu n’es pas ambitieux, constata le Diable en voyant l’étroitesse du sac…
- Bah, soupira le paysan, remplissez-le déjà, après vous pourrez vous réjouir.
Le Diable fit couler de ses mains un ruisseau d’écus d’or et, pensant l’avoir rempli, s’arrêta pour regarder si son or arrivait à ras. Ne voyant rien il recommença l’opération, deux fois, trois, dix, cent et toujours le sac restait vide.
Pendant ce temps, le paysan montrait une anxiété sans mesure et se lamentait, ne comprenant rien lui aussi.
- Ah ! Diable pleurnichait-il, quand je pense que plus ça va, plus tu te rapproches de mon âme…
Mais le Diable avait beau faire ruisseler ses écus, le sac restait toujours vide.
Enfin, entendant un bruit cristallin au-dessous, dans la grange, il comprit qu »on était en train de le duper et cessa ses largesses en s’écriant :
- Tu veux m’obliger à remplir ta grange alors que ton âme ne vaut pas cent écus… Tu peux la garder, moi, je m’en vais…
Et il disparut en un clin d’œil.
Alors la femme sortit et cria à son homme ahuri :
- On l’a bien eu… J’avais glissé le sac dans la cheminée après lui avoir coupé le cul…
- Ah ! bougresse… que tu es maline… sans toi j’allais être cramé…

Claude Seignolle, Contes récits et légendes des pays de France
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