Plante sauvage et envahissante qui a souvent colonisé les jardins qu'elle orne de ses jolies fleurs rose pâle de juillet à septembre, elle est appelée "herbe à savon" depuis l'Antiquité en raison des propriétés de ses racines : il suffit d'en plonger un morceau broyé dans l'eau tiède et de remuer énergiquement pour qu'il se mette à mousser.
L'agent détergent de cette solution est la saponine, utilisée pour nettoyer la laine des moutons juste après la tonte, car elle est capable de dissoudre les graisses.
Avant que le savon ne devienne un objet de consommation courante, on s'en servait journellement pour la toilette et pour laver le linge ; les sommités fleuries étaient destinées au détachage des vêtements délicats susceptibles de se décolorer.
De nos jours, elle sert d'ailleurs encore à nettoyer les vieilles tapisseries dans les musées.
La saponaire étant classée parmi les plantes toxiques, il est en revanche déconseillé de l'utiliser comme on le préconise dans la médecine populaire pour les maladies du foie et de la peau.
L'usage externe présente moins de danger, et elle se montre efficace contre l'eczéma, l'acné, les dartres : les Romains en mettaient déjà dans leur bain pour guérir les démangeaisons.