Au XIXe siècle, le lilas est très à la mode, avec ses grosses grappes mauves ou blanches odorantes et romantiques à souhait.
On ne peut plus se contenter de le voir fleurir dans les jardins en avril ou en mai... on en veut des bouquets en plein hiver !
C'est ainsi qu'apparaît en région parisienne, aux environs de 1850, la technique du forçage, appliquée à une plante pour obtenir son développement hors saison.
Il ne faut pas alors moins de dix ans pour mener à bien cette opération.
Les jeunes plants, cultivés en pépinière pendant un an pour acquérir un chevelu de racines suffisant, sont ensuite mis en place dans une bonne terre.
Les pieds développés en touffes subissent chaque année une taille particulière afin de former des branches longues pour la confection des bouquets.
Au bout de huit ans, des boutons floraux apparaissent aux extrémités des ramures.
C'est l'année du forçage.
En été, on prélève les sujets avec leur motte de terre, on les laisse se dessécher en partie et on les transporte dans les hangars.
Après une période de repos, en novembre, on les descend dans une fosse remplie d'une couche de fumier chaud, recouverte d'une bâche et de paillassons, et maintenue à bonne température par des systèmes de chauffage précaires.
Au bout de vingt jours, le lilas est prêt à être cueilli.
Ensuite, les arbustes sont replantés.
Cela se passait ainsi aux environs de 1850, à Vitry près de Paris, où le lilas cultivé occupait une grande partie des vastes pépinières.