Très apprécié et hors de prix, le clou de girofle parvient en Europe au Moyen Âge grâce aux marchands arabes.
Mais c’est le navigateur portugais Albuquerque qui découvre aux Moluques l’arbre qui fournit la précieuse épice, et dont les Hollandais, à partir de la Renaissance, s’arrogeront l’exclusivité.
Sous haute surveillance, ils font planter les girofliers par les indigènes sur deux îles.
C’est un très bel arbre persistant qui peut atteindre 10 mètre de haut.
Ses fleurs ont de beaux pétales jaunes que l’on ne voit jamais puisqu’on cueille avant leur éclosion les boutons destinés à sécher sur des nattes au soleil.
Pierre Poivre, agronome français nommé intendant à l’île de France (Maurice) en 1766, est missionné pour se procurer muscadiers et girofliers aux Moluques afin de les planter aux Mascareignes.
Partis à bord de L’Etoile du sud, les Français réussissent à acheter une carte des îles à un Hollandais mécontent des autorités.
Proposant aux rois de ces îles ces cadeaux – le commandant accède même à la demande insolite d’un roi qui convoite son uniforme d’officier - et leur promettant la protection du roi, ils obtiennent muscadiers et girofliers.
Les girofliers seront acclimatés avec succès à Bourbon ; ce sera la fin du monopole batave.