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 Propos de paillers

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Joa
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Joa


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MessageSujet: Propos de paillers   Propos de paillers EmptyJeu 13 Déc - 11:54

Les paillers étaient des chaudronniers ambulants qui allaientg autrefois exercer leur industrie par les villages. Ils recevaient l'hospitalité chez les habitants, qui se plaisaient à les faire causer en s'amusant de leur prononciation traînante et chantée. Ils venaient pour la plupart de Villedieu et des environs. Les rémouleurs, les colporteurs, venaient généralement du même pays. Quelques-uns d'entre eux exerçaient même les deux métiers. Les colporteurs échangeaient des épingles, des aiguilles, de la mercerie contre des chiffons.
Le dialogue suivant, qui circule depuisbien longtemps, met en scène un pailler qui interroge deux serviteurs au retour d'un voyage. Le comique résulte non seulement des gasconnades mises en avant, mais aussi de la prononciation chantée des interlocuteurs. Il est impossible d'en donner une idée à qui ne l'a pas entendue.
- Quelle nouvelle, camarade ?
- Nouvelle sans nouvelle, nouvelle assez. Nouvelle que j'ai vu, mon maître, un moulin moudre au haut d'un arbre.
- Menteur la couenne ! Point de menteurs ici !
- Demandez à mon camarade si ce n'est pas vrai, ce que je dis.
- Est-ce vrai, camarade, ce que ton camarade dit ?
- Je ne sais pas ce qu'il a dit, mon maître.
- Il dit qu'il a vu un moulin au haut d'un arbre.
- Je n'ai pas vu ça, mon maître ; mais j'ai vu un rat qui descendait d'un arbre, les babines fleurouses (souillées de farine).
- Il revenait donc de ce moulin ?
- Fallait ben (je suppose).

- Quelle nouvelle, camarade ?
- Nouvelle sans nouvelle, nouvelle assez. Nouvelle que j'ai vu, mon maître, un cheval qui avait sept lieues de tour.
- Menteurla couenne ! Point de menteurs ici !
- Demandez à mon camarade, si ce n'est pas vrai, ce que je vous ai dit, mon maître.
- Camarade, est-ce vrai, ce que dit ton camarade ?
- je ne sais pas ce qu'il a dit, mon maître.
- Il dit qu'il a vu un cheval qui avait sept lieues de tour.
- Je n'ai pas vu ça, mon maître, mais j'ai vu cent rembourreurs (bourreliers) occupés à rembourrer une bâtière.
- C'était donc pour mettre sur le dos de ce cheval ?
- Fallait ben.

- Quelle nouvelle, camarade ?
- Nouvelle sans nouvelle, nouvelle assez. Nouvelle que j'ai vu, mon maître, une poêlée de bouillie cuire sur un rocher de mer.
- Menteur la couenne ! Point de menteurs ici !
- Demandez à mon camarade, si ce n'est pas vrai ce que je dis, mon maître.
- Camarade, est-ce vrai ce que dis ton cmarade ?
- Je ne sais pas ce qu'il a dit, mon maître.
- Il dit qu'il a vu une poêlée de bouillie cuire sur un rocher de mer.
- Je n'ai pas vu ça, mon maître. Mais j'ai vu plus de cent rats qui portaient des cuillers de cuivre.
- C'était donc pour manger cette bouillie ?
- Fallait ben.

Jean Fleury, Contes récits et légendes des pays de France
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