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 Un désenjovinement vendéen

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Joa
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Joa


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MessageSujet: Un désenjovinement vendéen   Un désenjovinement vendéen EmptyMar 15 Jan - 0:19

Une bonne vieille Vendéenne me contaitn ainsi ses tribulations, il y a quelques années (avant 1912) :
C'était le 24 juin, jour d'assemblée, ou, comme nous disions entre nous, le préveil, de notre village. il avait mouillé légèrement, mais le soleil n'avait point tardé à nous faire fête.
Soudain, une vieille édentée, une rousse au menton pointu, aux petits yeux méchants, s'approcha de moi et me frappa surl'épaule. C'était une sorcière. Cette vue m'avait tellement saisie que je ne soingeais point à me préserver du pouvoir maudit en la frappant plus haut qu'elle n'avait fait ou en m'écriant : "Je me méfie !"
Cette horrible mégère m'avait donné un vrin (sorte de virus). Au sortir de Vêpres, à la noirté, je me mets à (crier comme un chien)
de toutes mes forces. Ben vrai que j'étais confuse ! Mon galant était à la maison et devait souper avec nous ; mon père était furieux. Il voyait bien qu'on m'avait jeté un sort. Au bout d'un petit moment, je me couche, baulant sans arrêter. Mon père s'en était allé trechâer (chercher) le traitur (guérisseur) le plus renommé de l'endroit.
Il arrive, et sa présence nous donne à tous grand espoir, car il en sait long, ce diable de petit homme, qui possède, comme tous ses ancêtres, le pouvoir de guérir.
Malgré tout, je ne cessais point de bauler. Alors mon traitur commence à boucher soigneusement les fentes des portes et des fenêtres ; il place un drap devant la cheminée, pour empêcher la maudite sorcière de s'introduire dans notre chambre.
Après avoir achevé tous ces préparatifs, mon sauveur prit une poignée de sel, de l'eau bénite, du pain bénit. Il fit bouillir le tout et me donna à boire ce breuvage. je buvais lentement, et pendant ce temps la maison était toute secouée comme par un tremblement de terre. les meubles sautaient, virounaient (tournaient), les portes battaient avec grand fracas.
Le traitur était au milieu de la chambre, calme, souriant. ce calme me rassurait. C'était comme la lutte du bon Dieu contre le démon.
Tout à coup, le devin s'approcha de moi et me présenta un miroir :
- Regardez, ne reconnaissez-vous point votre mortelle ennemie ?
Aussitôt, bounegent !aussi vrai que je vous parle, j'aperçus ma voisine qui, le matin, m'avait donné le vrin.
J'étais désenjovinée (désensorcelée) ; je cessais de bauler et le vrin dont je souffrais entra dans le sang de la sorcière.
Puis, avant de me quitter, le traitur me laissa un petit sachet composé avec diverses herbes cueillies le matin de la Saint-Jean, des herbes séchées et mêlées dans des proportions définies : le millepertuis, la sabine, le fenouil entrent dans ce mélange. Ce sachet, je le porte toujours sur mo et il me préserve des mauvais sorts.

Sulvain Trébucq, Contes, récits et légendes des pays de France
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