Le Croisic (Loire-Atlantique)
Au Croisic, s'élevait au siècle dernier, au lieu dit "La Barrière" qui forme la limite avec la commune de Batz, un sanctuaire datant de la Renaissance, qui avait la réputation d'être maudit.
Il était élevé sur un promontoire près de la mer, battu par les vents la presque totalité du temps et par les vagues les jours de tempête. L'édifice religieux était charmant et, pourtant, à cause d'une légende, personne n'osait s'y aventurer.
On disait qu'un étrange service funèbre s'y déroulait chaque nuit. Pour avoir négligé de célébrer une messe, qu'un fidèle lui avait demandée pour le repos d'une âme morte en mer, le curé avait été contraint après sa mort de revenir dans son église. il y célébrait quotidiennement un office nocturne.
Personne n'y assistant, il prononçait seul les répliques du rituel et il était condamné à poursuivre son manège toute l'éternité, à moins qu'un être vivant vienne lui répondre un jour.
Le lugubre office continua donc, signalé aux habitants du Croisic qui osaient s'aventurer dans ces parages par des lueurs inquiétantes, accompagnées de bruits qui ne l'étaient pas moins. Et il en fut ainsi jusqu'à l'une des dernières années du XIXe siècle.
Ce soir-là - un soir d'hiver -, un marin sortant d'un cabaret voisin complètement ivre entra sans s'en rendre compte dans le sanctuaire et répondit machinalement à l'office du curé. Du coup, la malédiction cessa et les fidèles revinrent dans le joli sanctuaire Renaissance, qui, malheureusement, n'existe plus aujourd'hui.