Dans l'église de la Madeleine, à Aix-en-Provence, on peut admirer un bien étrange tableau. Cette oeuvre anonyme du XVe siècle qui représente l'Annonciation semble d'inspiration blasphématoire.
L'expression des visages est étrange ; les ailes de l'ange annonciateur sont en plumes de chouette, oiseau de malheur ; le geste du Seigneur a quelque chose d'obscène, le pouce ramené entre le médium et l'annulaire ; et le rayon lumineux traverse la tête d'un singe avant d'atteindre celle de la Vierge en prière.
Dans le fond de la toile, on voit encore voler des chauve-souris entre les piliers, et les fleurs réunies dans un vase à côté de Marie sont des digitales, du basilic et de la belladone, plantes réputées maléfiques au Moyen Âge.
Si l'on en croit le poète et journaliste Emile Henriot, qui a minutieusement étudié l'histoire du tableau, le peintre, n'yant pas obtenu la somme promise par son mécène, se serait vengé en truffant son oeuvre de symboles diaboliques, facilement identifiables par les fidèles de l'époque.