Bien des habitants de Corte n’ont pas oublié Faustine Gaffiori, héroïne de la lutte d’indépendance contre les Génois. Son mari Jean-Pierre Gaffiori était un des principaux chefs du mouvement, mais elle eut à intervenir elle-même dans les combats.
En 1750, les Génois tentent de s’emparer de sa maison, transformée en camp retranché. En l’absence de son mari, Faustine prend le commandement des partisans qui s’y trouvent et soutient vaillamment le siège. Comme ses compagnons veulent se rendre en raison de la supériorité de l’ennemi, elle descend avec une torche allumée dans la cave où est entreposée la poudre et menace d’y mettre le feu si on parle encore de reddition. Son courage galvanise les hommes qui mettent en fuite les assaillants. Deux ans plus tard, Faustine, qui avait d’autre part incité les femmes de Corte à se refuser à leurs maris tant que les Génois seraient dans l’île, « pour ne pas donner le jour à des esclaves », est aux côtés de Jean-Pierre Gaffiori qui assiège les Génois dans la citadelle de Corte. Les Génois sont parvenus, grâce à la trahison de sa nourrice, à s’emparer de leur fils Antoine et ils n’hésitent pas à exposer le nouveau-né sur les remparts, pour forcer les assiégeants à cesser le feu. Mais Faustine refuse le chantage et incite son mari à poursuivre l’assaut. La citadelle est finalement prise et l’enfant miraculeusement sauvé. Jean-Pierre Gaffiori finit par périr en 1753, dans une embuscade tendue par une famille favorable aux Génois. Faustine fait alors jurer à son fils aîné, qui n’a que douze ans, de venger son père et ce dernier, malgré son jeune âge, tient parole l’année suivante.