C'est à Fozzano que naquit, le 7 mai 1775, Colomba Carabelli, qui servit de modèle à Mérimée pour sa celèbre nouvelle. L'écrivain a suivi dans les grandes lignesl'histoire de cette vendetta, la seule différence notable étant qu'au moment des faits, l'héroïne n'était pas une jeune fille, mai une femme mûre, âgée de 57 ans.
Pour reprendre les évènements dans leur exactitude, en 1830, un Durazzo refuse d'épouser une jeune fille Carabelli qu'il a compromise. Le 26 juin 1830, trois hommes sont tués, au cours d'une tentative d'explication, dont deux Carabelli. Colomba, âme et anmatrice du camp Carabelli, organise la mobilisation et, en décembre 1833, quatre hommes meurent dans un affrontement, deux Durazzo et deux Carabelli, dont François, son fils.
Le drame provoque un grand retentissement en Corse, pourtant hbituée aux vendettas. Le gouverneur de l'île et l'évêque d'Ajaccio interviennent personnellement pour obtenir une réconciliation, ce qui finit par se faire. Les adversaires signent un traité de paix "au nom de Dieu, de la patrie et du roi des Français." Colomba Carabelli devait s'éteindre beaucoup plus tard, en 1861, après s'être pieusement confessée, mais avoir refusé de pardonner aux meurtriers de son fils... Prosper Mérimée l'avait rencontrée, lors d'une tournée en Corse, en tant qu'inspecteur des monuments historiques et elle l'avait tellement impressionné qu'il avait décidé d'en faire une héroine littéraire. Mais la réciproque était loin d'être vraie. Interrogée au soir de sa vie sur l'écrivain, la vieille Mme Carabelli a fait ce seul commentaire : "Je m'en souviens, c'était un grand diable assez drôle, avec des bras et des jambes sans fin."