Jumeaux, sur l'Allier, tire son nom de la réunification, au XVIe siècle, de deux villages qui se faisaient face sur chacune des rives : Les Rochelles et Aubette. Dès ce moment et jusqu'à la fin du XIXe siècle, ses habitants se sont spécialisés dans le commerce avec Paris par voie fluviale.
Ils vendaient principalement du vin et du charbon. Pour cela, ils empruntaient le canal de Briare, qui joint le réseau de la Loire à celui de la Seine. Mais il leur fallait d'abord descendre l'Allier, rivière malaisément navigable, tant en raison de son courant rapide que de ses hauts-fonds. Pour cela, ils ont conçu des embarcations quelque peu rudimentaires, les sapinières. Il s'agissait de bateaux en sapin, matériau léger et solide, à fond plat, ce qui leur donnait l'allure de grandes caisses rectangulaires. Eles avaient pour particularité d'être uniquement en bois. On n'y trouvait pas une ferrure : les pièces étaient reliées entre elles par des chevilles de chêne. Les sapinières s'acquittaient fort bien de leur tâche, seulement elles n'étaient pas assez résistantes pour faire le voyage de retour. C'est pourquoi les habitants de Jumeaux prirent l'habitude de les débiter en planches à leur arrivée et de les vendre comme bois de chauffage. Par la suite, un certain nombre d'entre eux se sont fixés dans la capitale et ont continué à faire le commerce des produits qui faisaient leur spécialité : le vin, le charbon et le bois. Telle est l'origine des "bougnats", estaminets qui annonçaient sur leur façade : "Bois et charbon" et qu'on a pu voir jusqu'au milieu du XXe siècle.