Olliergues, dans la vallée de la Dore, s'honore d'être la patrie de Turenne, mais Miss Stuart-Costello, une jeune voyageuse anglaise qui a parcouru la région au XIXe siècle, fait état d'une tout autre curiosité dans son ouvrage Voyage fait en 1841, en Auvergne, dans le Velay et en Bourbonnais.
Un peu à l'écart du village se dressait alors, au-dessus de la Dore, un vieux pont en forme de dos-d'âne et au tablier brisé, surnommé depuis toujours le Pont du Diable. Il donnait autrefois accès à un petit château disparu, une sorte de fortin, dont on sonnait la cloche pour éloigner les orages et c'était au pied de son arche qu'on rencontrait, selon la légende, la dangereuse laveuse de la Nuit.
"On la voit au clair de lune, écrit Miss Stuart-Costello, lavant son linge dans le ruisseau et le frottant avec une pierre bleue magique. Elle vous demandera de l'aider à tordre son linge. Si vous acceptez avec bonne grâce, les gouttes d'eau qui en sortiront se changeront au clair de lune en perles de saphir, qui disparaîtront lorsque le soleil les frappera de ses rayons.
"Si vous refusez d'aider la laveuse, elle vous jettera dans le torrent la tête en avant. Si vous avez hésité avant d'accepter, elle tordra malicieusement le linge du même côté que vous et, instantanément, votre bras se mettra à enfler d'une manière horrible. Puis, elle laissera tomber son ouvrage, se jettera sur vous, vous brisera l'autre bras et prendra la fuite avec un rire perçant."