(Pyrénées Orientales)
"Seule la Nature guérit les maladies",assuranit Hippocrate cinq siècles avant Jésus-Christ. En recommandant la fréquentation assidue des sources naturelles et des bains d'eau de mer, le père de la médecine occidentale vantait les bienfaits de l'hydrothérapie, déjà fort appréciés de la plupart des peuples de la préhistoire. Ainsi de la Rome antique au Japon, de l'Orient à la Scandinavie, de l'Inde à la Russie, ablutions, saunas, spas et hammams faisaient les délices de nos lointains ancêtres.
A Amélie-les-Bains, des signes gravés sur les parois de la montagne attestent d'un culte païen rendu dès l'âge du fer aux sources sulfurées. Plus tard, les Romains civilisèrent les bassins naturels en aménageant de vastes piscines souterraines. Et l'usage des cures thermales perdura au fil des siècles. En 1718, Piganiol de la Force écrit dans son Voyage en France, le précurseur des guides touristiques modernes, qu'à Amélie-les-Bains "les eaux sont si chaudes que si l'on y plonge un cochon, il en sort tout pelé en un instant". Le chroniqueur précise toutefois que "si on ne peut pas y cuire un oeuf, les habitants s'en servent tous les jours pour mettre leur pot-au-feu !".