Pendant longtemps, les paysans du Haut-Morvan, pays pauvre réputé seulement pour son élevage, ont été contraints à des migrations temporaires pour survivre. C'est le phénomène de ce qu'on a appelé les galvachers, qui partaient au printemps, avec un attelage à deux boeufs. Voici comment se présentait cette dure et ingrate activité, telle que la décrit une chronique régionale de 1914 :
"Les galvachers, principalement nombreux autour d'Anost, partent tous les ans en mars et reviennent en novembre. Généralement, ce sont les employés d'un propriétaire de bétail, qui fait cette exploitation en grand : un seul possède plus de cinquante paire de boeufs. Les attelages sont envoyés au loin, dans un pays où l'élevage n'est guère prospère, sur le plateau de Langres ou en Lorraine. Ils entreprennent les transports et les travaux des champs. Une paire de boeuf, s'y loue douze à quinze francs par jour. Très habiles, très économes, les conducteurs, quand ils doivent rester sur place, louent un pré et y installent les bêtes après le travail. Très solides, ils vivent rudement. Autant que possible, les boeufs sont vendus avant le voyage du retour et d'autant plus cher qu'ils sont dans un pays où ils font défaut. Ceux qui reviennent au pays sont mis en vente au mois de décembre, à la foire d'Anost."
Les bouleversements de la guerre de 1914 et le développement des chemins de fer mirent fin à l'activité des galvachers. Avant la seconde guerre mondiale, ils avaient disparu.