Le petit village de Banca, près de Baïgorry, conserve la tombe du pelotari Manech Souhourou, décédé en 1784. Elle est surmontée d'une sculpture de pierre représentant la pelote et la balle avec lesquelles il accomplit ses exploits. Pourtant, de son vivant, sa renommée était éclipsée par celle d'un autre joueur, Perkain, enterré en Espagne où il mourut.
Les parties dans lesquelles celui-ci se produisait étaient suivies par une foule considérable. Elles donnaient lieu à des parfis, non sur le résultat - il était toujours vainqueur -, mais sur le score par lequel il allait l'emporter. Certains misaient jusqu'à leur récolte. Un chroniqueur local écrivait même : "Le nom de Perkain a autant d'éclat dans les Pyrénées occidentales que Voltaire dans les nations éclairées." Durant la terreur, Pedrkain se retrouva sur la liste des suspects et s'exila en Espagne. Un de ses concurrents en profita pour se déclarer en son absence roi des pelotaris. Furieux, Perkan vint le défier à Baïgorry. Il y avait, bien entendu, foule, y compris le commissaire du tribunal révolutionnaire venu pour l'arrêter après la partie.
Comme on pouvait s'y attendre, Perkain écrasa son adversaire. Mais, après avoir emporté le dernier point, il envoya sa balle avec une force prodigieuse en direction du commissaire et lui fracassa la tête. Puis, profitant de la confusions, il parvint à s'enfuir. Il ne devait jamais retourner en France mais son exploit fait depuis partie du folklore basque.