Dans l'ouest et le centre de la France, il court de nombreuses légendes sur les lavandières de nuit. On racontait que ces mystérieux fantômes étaient de mauvaises mères condamnées à laver éternellement les langes ou les linceuls des nouveaux-nés qu'elles avaient laissés mourir ; elles battaient leur linge dans les eaux stagnantes, mares ou étangs tout en fredonnant un chant monotone et triste comme un De Profondis. Si un voyageur égaré s'approchait imprudemment de ces damnées, elles l'invitaient à tordre le linge avec elles. Malheur à qui acceptait ... S'il se trompait de sens, ces femmes cruelles lui tordaient le cou, et dans le meilleur des cas, essayaient de le noyer. En revanche, les quelques lavandières qui travaillaient au bord des rivières n'étaient pas méchantes. On racontait que celles de la Souterraine, dans la Creuse, l'ancienne province de la Marche, étaient les fantômes de deux jeunes filles noyées lors d'une crue soudaine, alors qu'elles lavaient leurs draps la veille d'un jour de fête.