Célèbre pour avoir laissé son nom à la ville de Tarascon, la Tarasque n'est pas le seul dragon à avoir terrorisé la Provence. Le dragon d'Arles fit, lui aussi, bien des dégâts. Mi-terrestre, mi-marin, il sortait de la mer et venait jusqu'aux portes de la ville pour dévorer hommes, femmes et enfants. Personne n'osait approcher de l'animal fabuleux. Les flèches ne parvenaient pas à transpercer ses écailles résistantes ; la bête put ainsi continuer ses nombreux ravages avant de se retrouver face au courageux chevalier d'Arlatan. Ce dernier se confessa, communia, et décida d'affronter la bête maudite. D'un coup de lance dans le gosier, il la fit passer de vie à trépas.
Le dragon du Bas-Rhône, en Camargue, fut terrassé par un condamné à mort. Mais ce cas est plutôt rare car généralement ce sont les saints qui triomphent de ces monstres sanguinaires, incarnant l'image de la nouvelle religion chrétienne terrassant le paganisme : saint Victor parvint à vaincre le dragon de Marseille, saint Jacques celui d'Aix, tandis que saint Armentaire délivra le pays de Draguignan. Quand à saint véran, il lui suffit d'une parole pour venir à bout du terrible mangeur d'enfants de Cavaillon.