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| Sujet: L'intersigne du petit Louis Mar 7 Aoû - 21:40 | |
| Voici, maintenant, ce que j'ai entendu raconter à ma cousine Françoise Daniel, du Quenquis, en Ploumilliau: - J'avais, dit-elle, un petit frère, âgé d'environ trois ans, nommé Louis, qui était malade, à l'agonie. Le tisserand était chez nous, faisant de la toile, et j'avais été lui porter des benniou (bobines garnies de fil), dans la vieille maison où se trouvait le métier à tisser. Je me hâtais de revenir, car je craignais que mon frère mourût pendant mon absence. C'était entre les neuf et dix heures du matin, au mois de mai. Avant d'entrer dans la maison, je jetai un regard vers le verger qui borde l'avenue de châtaigniers par où je venais. Quel ne fut pas mon étonnement de voir mon petit frère, tout vêtu de blanc, qui jouait au soleil, sur le gazon, et qui me souriait. Et, en le regardant, j'oubliais qu'il était malade, et je me disais: << Voyez donc le petit Louis, comme il est gentil! >> Je me dirigeai vers lui, pour l'embrasser. Mais il s'évanouit et disparut, je ne sais comment. Je rentrai dans la maison, juste à temps pour assister à ses derniers moments. Conté par Perrine Luzel. << Une veillée bretonne en 1836 >>, Nouvelles Veillées bretonnes.Bisous ALICE |
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