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 Testo do Charmo

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Joa
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Joa


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Testo do Charmo Empty
MessageSujet: Testo do Charmo   Testo do Charmo EmptyMar 21 Aoû - 22:15

Le titre de ce conte veut bien dire ce qu'il veut dire parce que le charme est le est le bois le plus dur de nos régions, ou tout au moins réputé comme tel.

Il était une fois un garçon tellement fort et tellement entêté qu'on l'avait surnommé : Testo Charmo. Ses parents étaient si pauvres qu'un jour ces frères aînés et lui furent obligés de se louer pour pouvoir les faire vivre.
Mais, au pays, il n'y avait qu'un gros fermier très puissant qui possédait à lui seul la presque totalité des terres du village ; sa puissance en faisait un maître méchant, redouté loin à la ronde et on disait que ses conditions de louées étaient des plus cruelles.
Comme il n'y avait pas à choisir ni à réfléchir, l'aîné alla le premier se louer chez lui.
- Maître, avez-vous besoin d'un homme solide ?
- J'en cherche toujours et tu me sembles faire l'affaire. Je te loue, mais voici mes condtions. Le premier de nous deux qui ne sera pas content devra se laisser enlever une paire de "brides" dans le dos [chez d'autres moins cruels, cela consistait à zébrer par le fouet le dos du mécontent, mais ici il en est autrement, car il est question d'enlever, avec un couteau, la partie de "couenne" recouverte par ses bretelles (les brides)].

- Soit, répondit l'aîné, qui pensait être un bon et solide travailleur..
Mais le fermier lui donna tant de travail que le lendemain matin l'aîné des frères lui dit :
- Vous voulez me tuer l'ouvrage...
- Es-tu mécontent ?
- Pour ça oui...
Alors le maître le fit attacher et découpa une paire de brides sans tenir compte le moins du monde des hurlements du pauvre mécontent qui, rentré chez ses parents, se coucha sur le ventre et rsta bien longtemps au lit dans cette position.
Il fallait pourtant que la famille vive. Il n'y avait pas à choisir ni à réfléchir, le second frère partit se louer chez le gros fermier.
- Maître, avez-vous besoin d'un homme fort ?
J'en cherche toujours et tu me sembles faire l'affaire. Je te loue, mais voici mes conditions : le premier de nous deux qui ne sera pas content devra se laisser enlever une paire de brides dans la peau du dos.
- Soit, répondit le second frère qui pensait être suffisamment malin pour ne jamais se plaindre.
Mais le fermier lui donna un travail si dificile à faire que le lendemain matin, le second frère lui dit :
- Vous voulez m'épuiser à l'ouvrage...
- Serais-tu mécontent ?
- On le serait à moins...
Alors le maître le fit attacher et découpa une paire de brides sans tenir compte le moins du monde des hurlements du pauvre mécontent qui, rentré chez ses parents, se coucha sur le ventre et resta bien longtemps au liot dans cette position.
C'est là que le plus jeune des trois frères, Testo Charmo, jura dce les venger. Il alla à la ferme et dit au fermier :
- Maître, je sais que vous avez besoin d'un homme capable d'endurer des plus dures besognes.
- J'en cherche toujours un et si c'est toi qui te proposes, il me semble que tu pourrais faire l'affaire. Je te loue, mais voici mes conditions : le premier de nous deux qui ne sera pas content devra se laisser enlever une paire de brides dans le dos...
- Soit, répondit Testo Charmo.

Le premier jour, on lui donna à semer, dans la matinée un dac entier de fèves ; il ne devait quitter le champ pour venir déjeuner que lorsque le chien dressé à cet effet, donnerait le signal du départ ; il "partait de la terre", alors seulement on devait le suivre.
Testo Charmo arriva au travail avec deux chevaux ; il ouvrit le sac et l'attacha par son fond à la charrue. Il attacha également la queue du chien au coutre et cria : "Hue... hue... hue donc !" Au bout du sillon le sac était vide et la queue du chien tranchée. L'animal s'enfuit en hurlant. Il fallait le suivre.
- Tu as déjà fini ? demandaz le maître.
- J'avais vidé le sac de fèves, répondit Testo Charmo, et lorsque le chien est parti, j'en ai fait autant. Vous n'êtes pas content ?
- Si, Si !
Après le déjeuner, le fermier commanda à son nouveau domestique d'amener ses boeufs dans un pré entouré de hautes murailles et sans aucune ouverture.
Quand Testo Charmo se trouva avec les boeufs devant la muraille, il les tua, les découpa et jeta les morceaux par-dessus.
Lorsque le maître arriva, il n'avait pas précisément l'air content. Voyant cela, Testo Charmo lui dit :
- On dirait que vous n'êtes pas content, maître ?
- Oh si ! Oh si ! lui répondit-il l'oeil mauvais.
Ensuite le domestique fut envoyé "au champ des treize cochons (expression locale : on dit "au champ des vaches, au champ des oies, au champ des deux cochons...")".
Tout en les gardant, il trouva une perdrix qui couvait dans un chaume. Il mit les oeufs dans une de ses poches et la perdris dans l'autre.
A ce moment, le Diable vint dans le pré voisin et engagea des paris avec le domestique pour essayer de gagner son âme.
- Lequel de nous deux fera sortir le plus de jus de deux cailloux ? proposa-t-il.
Le Diable ramassa deux cailloux par terre, les pressa dans ses mains de fer ; mais il n'en sorti guère de jus.
Testo Charmo, ayant fait semblant de ramasser deux cailloux, prit dans chacune de ses mains un oeuf de perdrix. Il les pressa et ce fut à croire que les deux cailloux étaient tout en jus.

Pour soulager sa colère, le Diable proposa un second pari.
- Lequel de nous deux lancera le plus loin un caillou ?
Et, joignant le geste à la parole, il lança le sien jusqu’au milieu de la rivière qui coulait au bout du champ. Testo Charmo fit encore semblant de ramasser une pierre et lança la perdrix qu’il dissimulait dans sa main. Vous pensez si elle traversa la rivière !
Voyant cela, le Diable invita le domestique à venir manger chez lui.
Il n’y avait rien de prêt dans la cuisine du Diable. Il fallut préparer la soupe.
Le Diable demanda à Testo Charmo d’aller chercher de l’eau mais il lui montra une douilho (cuve que l’on place sur les charrettes aux vendanges et dans laquelle on verse les hottes, les bastes… Elle contient quatre barriques) comme seau.
- Tu n’as que ce dé pour porter l’eau ? dit le domestique. Je vais aller chercher une pioche et je te rapporterai la fontaine entière.
- Oh non ! s’écria le Diable. Je préfère y aller.
Et il prit un seau ordinaire.
Après souper, Testo Charmo alla se coucher. Arrivé dans sa chambre, il regarda sous le lit et vit un mort. Craignant que l’aventure ne se terminât mal pour lui, il plaça le mort dans les draps et se coucha sous le lit.
Dans la nuit, le Diable pénétra sans bruit dans la chambre et assena un grand coup de barre de fer sur le lit. N’entendant rien remuer, il crut avoir tué le domestique.
Le lendemain matin, au casse-croûte, le Diable se sentit de bon appétit et, se parlant à lui-même, comme le font souvent les gens qui vivent seuls, il dit tout haut :
- A table !
- J’y vais ! J’y vais ! répondit Testo Charmo qui venait de se réveiller.
Le diable eut un hoquet en le voyant avec une bonne mine et le sourire aux lèvres. Pourtant il dit, en maîtrisant sa rage et en allant chercher à contrecoeur une seconde assiette :
- As-tu bien dormi ?
- Oui, répondit Testo Charmo, j’ai seulement senti un petit coup de gaule sur la tête, mais il se peut que j’aie rêvé.
Le casse-croûte fini, le Diable dit enfin :
- Comment allons-nous reconnaître tres cochons qui sont enfermés avec les miens ?

- C'est facile, dit le domestique, les miens ont tous un ou deux trous, derrière, sous la queue.
Cela dit, il les prit, dit adieu au Diable, et les conduisit à la foire où il n'eut pas de peine à les vendre. Seulement, il demanda à conserver les queues et garda un petit que personne ne voulait acheter.
Puis il revint chez son maître.
Arrivé à proximité de la ferme, il avisa un bourbier, planta les queues dans la vase et enfouit le petit cochon sauf un bout de queue qu'il laissa dépasser et qui cessa vite de remuer.
Cela fait, il coururt chercher le fermier.
- Maître, dit-il, le souffle court, tous vos cochons se sont perdus dans le bourbier.
Le fermier se précipita et put vérifier l'étendue du mal.
Il tira sur la queue et ramena le petit cochon mort.
- Êtes-vous toujours content, maître ? demanda Testo Charmo.
- Oh ! oui... oui... ! répondit le fermier en roulant des yeux méchants.
Après tout cela, le fermier ne savait plus comment se défaire d'un tel homme. Pour réfléchir à son aise, il l'envoya cueillir toutes les poires du meilleur poirier du jardin. Mais l'absence de l'encombrant domestique fut de courte durée : il rapporta le poirier tout entier qu'il avait abattu pour aller plus vite.
- Ce que vous allez être content, maître !
- Oh oui !... oui !...
Le temps pressait, il fut décidé que Testo Charmo partirait dès que le coucou chanterait.
Mais la saison du coucou était encore loin. Alors, le fermier dit à sa femme d'aller grimper dans un arbre du bois et de contrefaire le chant du coucou.
- Viens chasser avec moi, dit-il à son domestique.
Arrivés dans le bois, voilà que résonne le chant du coucou imité par la femme.
tsto Charmo eut vite fait de repérer l'arbre où était "l'oiseau". En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il épaula, visa et tira.
La fermière dégringola, raide morte.
- Qu'as-tu fait, malheureux ? s'écria le maître.
- Vous n'êtes pas content ? dit Testo Charmo.

- Ah ! ça non alors ! pas du tout.
- Eh bien ! vous allez me régler et je vais partir tout de suite.
- Je ne te réglerai rien.
- Je me réglerai tout seul... Je vais prendre sept sacs de grains, c'est le salaire de partout.
Il rentra à la ferme et cousit des draps paire par paire. Lorsqu'il eut sept sacs, il les remplit du plus beau grain qu'il put trouver. Il prit même du moins beau car il en fallait beaucoup pour remplir jusqu'à la gueule ses sept sacs faits de draps.
Enfin, il en prit tant qu'il ruiina son maître.
Avant de quitter la ferme, il attacha le fermier et découpa sur son dos les brides qui lui étaient dues, sans le moins du monde tenir compte des hurlements que poussait le méchant homme.
- Pour faire meilleur poids, dit-il, je vais t'en couper encore une paire.
Et il lui tailla à nouveau à vif dans la peau du dos.

Claude Seignolle, Contes, récits et légendes des pays de France
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