Jan Verstend, vingt-cinq ans, est en train de faire ses achats dans un grand magasin de Zwolle, aux Pays-Bas, lorsqu'il n'en croit pas ses yeux. A peu de distance de lui, six paisibles ménagères qui paraissaient comme lui faire paisiblement leurs emplettes, retirent d'un même geste le pull-over qu'elles portaient et apparaissent torse nu, sans soutien-gorge. Après quoi, elles se mettent à se promener dans les rayons en exhibant leurs poitrines, au milieu des cris admiratifs ou scandalisés, les premiers émanant de la partie masculine et les seconds de la partie féminine de la clientèle. Ce n'est que quand plusieurs employés du magasin se décident à intervenir qu'elles se rhabillent et s'enfuient en courant.
Mais Jan Verstend n'est pas au bout de ses surprises. Il en est encore à se demander la signification de cette extraordinaire manifestation, quand il entend des cris provenant d'une autre partie du magasin :
"Au voleur ! On a pris la caisse !"
Car telle était la raison de ce strip-tease d'un nouveau genre : pendant que ces dames attiraient l'attention, deux hommes habillés tout à fait normalement faisaient main basse sur la caisse. Et le procédé a été efficace. Interrogé comme témoin, Jan Verstend n'a rien pu dire sur les voleurs. Comme les autres, il n'avait vu que leurs séduisantes complices. Ceux que la presse hollandaise a appelés "le gang des poitrines nues" ont recommencé deux fois leur coup, puis, jugeant sans doute que l'effet de surprise ne jouerait plus, ont cessé leurs activités, après avoir empoché un joli butin.