Le 1er avril 2002, Andrew Georges Goff, un Australien de trente et un ans, déambule dans une rue piétonne de Sydney. Soudain, il se frappe la poitrine, vacille et s'affale sur le sol. Des passants se précipitent aussitôt. Le jeune homme semble plongé dans un profond coma. On lui soulève la tête, on défait sa cravate, on l'évente avec un journal. Une femme, qui se prétend secouriste, pratique un bouche-à-bouche, tandis qu'une autre, affolée, appelle Police-secours sur son téléphone portable.
Quelques minutes plus tard, un médecin urgentiste et un infirmier surgissent d'une ambulance. Le premier, diagnostiquant un malaise cardiaque, fait une injection d'adrénaline, le second pose un masque à oxygène sur le visage. Lorsqu'ils l'estiment stabilisé, les soignants transportent le malade dans l'ambulance et foncent vers l'hôpital le plus proche.
Bien que le service des urgences soit bondé de blessés en attente, le médecin exige que son patient soit soigné en priorité, tant il estime son état critique. En effet, le visage d'Andrew Goff est parcouru d'affreuses grimaces qui lui tordent la bouche. Abandonnant un instant une femme sur le point d'accoucher, une équipe de réanimation est réquisitionnée. Par prudence, elle décide de transférer sans tarder le jeune homme au bloc opératoire.
Alors que l'anesthésiste est déjà sur le point de l'endormir, Andrew Goff se redresse d'un bond, arrache sa perfusion et éclate d'un rire sonore.
"Poisson d'avril ! hurle-t-il à la face des médecins abasourdis. Je n'ai rien du tout, je vous ai bien fait marcher !"
Prix à payer pour cette farce de mauvais goût : trois mois de prison avec sursis et 6 000 euros d'amende !