Tom Bradley, un policier motocycliste, effectue un contrôle sur le bord d'une autoroute américaine. Constatant qu'un bolide vient de filer à plus de 160 km/heure, il enfourche sa moto et se lance à sa poursuite. Bientôt parvenu à la hauteur du véhicule, le policier n'en croit pas ses yeux : non seulement la conductrice dépasse de 50 km/heure la vitesse autorisée, mais elle donne le sein à un bébé, téléphone d'une main et prend des notes de l'autre, un carnet et le bébé coincés contre le volant. Bradley active sirène et girophares et, par gestes, intime à la contrevenante l'ordre de ralentir et de se ranger sur le bas-côté. La jeune femme obtempère. Elle ralentit, abrège le repas de son enfant et coupe son téléphone mais refuse de s'arrêter. Elle n'est interceptée qu'au péage, vingt km plus loin, et immédiatement traduite devant un tribunal.
"Pourquoi avez-vous pris la fuite ? demande le juge.
- J'ai été agressée par un officier de police l'année dernière, plaide Catherine Donkers. Après cela, mon mari m'a recommandé de m'arrêter uniquement dans un endroit fréquenté. J'ai donc attendu d'atteindre le péage.
- Soit ! concède le juge. Pour autant vous conduisiez en excès de vitesse, en allaitant un enfant, en téléphonant et en prenant des notes. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?
- Que je suis épouse, mère de famille et institutrice, réplique la jeune femme, imperturbable. J'ai un emploi du temps très chargé."
Le visage du juge s'éclaire d'un grand sourire.
"Madame, cela fait des années que j'attends qu'une institutrice comparaisse devant ce tribunal. Je vous condamne tout d'abord à une amende de 3 000 dollars. Ensuite, asseyez-vous à cette table et écrivez cinq cents fois : "Ce n'est pas parce que je suis pressée que je dois mettre en péril ma vie, celle de mon enfant et celle des autres."